
À l’occasion des fêtes de fin d’année 2022, courez voir l’un ou plusieurs de mes coups de cœur découverts à Paris ou en Avignon, je vous promets de très beaux moments de théâtre.
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Lire la suite♥♥Un petit florilège des comportements amoureux et sexuels de nos amis les bêtes! Un spectacle frais, un brin loufoque, à la fois sérieux et distrayant, mais moins abouti artistiquement parlant. Lire la suite
♥♥♥ Virginie Lemoine adapte « Suite Française », le best seller d’Irène Némirovsky au théâtre La Bruyère. Une mise en scène très sage quoiqu’efficace servie par un casting remarquable. Le charme indéniablement opère et m’a donné l’irrésistible envie de me plonger dans le livre.. Lire la suite
« Vous allez voir, on va passer un moment formidable », m’annonce Pascale Bordet, en répondant positivement à ma demande d’interview. Le ton est donné. Elle me reçoit quelques jours plus tard dans son atelier parisien un soir d’hiver.
Pascale Bordet habille depuis 40 ans les plus grands comédiens de théâtre. Récompensée à maintes reprises par la profession, (2 Molières, Prix Renaud-Barrault, Prix Diapason du livre d’art, Chevalier des Arts et Lettres en 2014), elle a également publié cinq livres et organisé de très nombreuses expositions de ses créations.
Artiste infatigable, amoureuse d’un métier « qui va bien au-delà d’habiller les acteurs », comme elle me le confiera, guidée par son amour du beau et de l’excellence et infiniment attachée au théâtre, sa « maison » et sa famille de cœur. Ses deux chats, Emile et Babilou, ont préféré s’éloigner pour nous laisser converser autour d’une tasse de thé. Rencontre chaleureuse et très intime avec une artiste, la passion chevillée au corps. Lire la suite
♥♥♥♥ Hiver 1917, le poste de soins d’un hôpital situé derrière les lignes du front. Cent vingt-trois malades pour deux infirmières.
Dans ce lieu, quatre femmes et un homme, réunis par les hasards de la guerre, vont fêter Noël, malgré le bruit du canon et les blessés de l’autre côté du mur. Chacun souhaite soit le retour du front d’un fiancé, soit la guérison d’un proche mutilé, soit la rencontre de l’âme sœur… Tous espèrent la démobilisation générale et surtout que ce sera la Der des Der ! Lire la suite
♥♥♥♥ 24 février 1848. Port-Marly. Cabinet de travail d’Alexandre Dumas et d’Auguste Maquet. Louis-Philippe vient d’abdiquer. Opportuniste, Dumas veut que Maquet prenne en note une missive pour assurer la Régence de son soutien et exhorter le peuple à redessiner le gouvernement. Il espère ainsi briguer un poste de Ministre. Maquet s’y oppose violemment : croyant plus à l’avènement prochain de la seconde République, une telle publication nuirait à leurs intérêts littéraires communs. En effet, si Auguste Maquet est le bâtisseur de nombreux chefs-d’œuvre – Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte-Cristo, 20 ans après, La Reine Margot, Le vicomte de Bragelonne… – Alexandre Dumas en est la plume. Alors, de Dumas ou de Maquet, qui en est le véritable auteur ? Lire la suite
♥♥♥♥ Et de deux ! Après le magnifique « Comédiens » au théâtre de la Huchette il y a quinze jours, place – j’en mets ma main à couper – au deuxième « hit » théâtral de l’été. Je ne vois pas comment « Chance ! » ne va pas faire des ravages auprès du public, tant ce spectacle est irrésistible de drôlerie, de pétillance et de charme. Lire la suite
Brian et Tom s’aiment. Très croyants, ils désirent que le Père Raymond les unissent par les liens sacrés du mariage pour vivre pleinement leur amour au sein de l’église dans laquelle ils se reconnaissent et s’épanouissent depuis de longues années. Mais ils se heurtent à son refus : comment pourrait-il les unir alors que l’Eglise catholique dénie l’homosexualité ? Lorsqu’Irène, la sœur de Brian, cherche à le convaincre, le prêtre se trouve à son tour confronté à un choix qui bouleversera ses propres convictions. Quatre vies, quatre dilemmes : amour, conscience, sexualité, foi. En sortiront-ils tous indemnes ?
Bill C. Davis, l’auteur de la célèbre pièce L’Affrontement, revient sur son thème de prédilection : l’adaptation de l’Église catholique à la vie moderne. Au-delà des questions récurrentes – le mariage et de la parentalité des homosexuels, l’enfantement hors mariage, le célibat des prêtres – une question sous-jacente porte l’argument du spectacle : peut-on revenir sur nos engagements au fil des circonstances de la vie et de l’inconstance de nos sentiments sans pour autant renier notre foi religieuse ?
Le texte de Bill C. Davis est riche en points de réflexion comme en pointes d’humour sans doute pour mieux présenter quelques thèses théologiques parfois difficiles à saisir. La traduction des dialogues par Dominique Hollier permet des réparties aussi incisives que légères. La mise en scène d’Anne Bourgeois est vive, assistée en cela par une scénographie tonique et astucieuse de Sophie Jacob (décors) et de Jean-Luc Chanonat (lumières). Quant aux comédiens – Julie Debazac, Julien Alluguette, Bruno Madinier, Davy Sardou – ils sont tous excellents, leur jeu subtil et convaincant, même si on regrette la pudeur dans l’expression des sentiments et dans les élans des corps de Julie Debazac et Bruno Madinier même s’ils sont écartelés entre les contradictions de leurs sentiments et de leurs engagements.
Même si la trame de la pièce est un peu cousue de fil blanc et le texte piqué de quelques longueurs, c’est un excellent moment de théâtre à ne pas manquer.
Le regard d’Isabelle
Théâtre La Bruyère, 5, rue La Bruyère, 75009 Paris
Du mardi au samedi à 21h
Matinée le samedi à 15h30
Crédit photos Lot
C’est l’histoire d’une rencontre entre deux femmes. Que rien ne devait réunir. Et que la musique sauvera. Allemagne, dans les années 80. Traude Krüger est une professeure de piano d’un certain âge, aux allures de vieille fille psychorigide et autoritaire, secrètement blessée par un passé qu’on devine douloureux. Elle dispense des cours de piano en prison, où elle rencontre Jenny Von Loeben, jeune taularde néo-punk de 20 ans écorchée vive, incontrôlable et accusée à tort du meurtre de son père qu’elle n’a pas commis. La professeure, d’abord réfractaire à éduquer musicalement la jeune femme, se prendra progressivement d’amitié pour cette rebelle, qui se révélera une musicienne surdouée. Elle donnera toute sa force et sa détermination à la préparer au concours des jeunes pianistes du Conservatoire. Une audition de quatre minutes qui pourra changer le cours de leurs vies. L’opportunité inespérée d’un nouveau départ ?
Deux femmes que tout oppose, deux parcours douloureux, deux résonnances à un passé inavouable. Mais une passion commune pour la musique qui leur permettra de s’affranchir du poids des secrets et de retrouver l’énergie de s’exprimer et la rage de vivre. Voilà en substance le sujet de la pièce Quatre Minutes, tirée du film allemand éponyme de Chris Kraus sorti sur les écrans français en 2008.
Au-delà de la confrontation des deux femmes et du salut par la musique, et sans dévoiler plus avant l’intrigue, la pièce plonge également le spectateur au cœur de sujets plus lourds : régime nazi, homosexualité féminine, résistance face à la mort, au silence, à l’oubli… Comment surmonter le deuil ? Comment s’affranchir d’un passé encombrant ? Comment reconstruire sa vie ? La pièce y répond par un très beau message d’espoir. La mise en scène, signée Jean-Luc Revol, permet au spectateur de suivre la pièce comme un film, par le découpage très cinématographique des scènes et la variété des décors (coulissants… astucieux !), qui font «voyager» de l’établissement carcéral froid et austère, vers l’intérieur douillet de Madame Krüger en passant par les coulisses d’une grande salle de concert. Sur le plateau, aux côtés de comédiens expérimentés (Andréa Ferréol dans le rôle de Traude Krüger, Erick Deshors et Laurent Spielvogel incarnant respectivement un gardien de prison et le père adoptif de Jenny), la jeune comédienne Pauline Leprince dans le rôle de Jenny brûle littéralement les planches : assurément la révélation de la pièce ! Parfaitement juste dans la composition de son personnage, engagée physiquement à 100%, elle offre de belles prestations dans ses confrontations avec Andréa Ferréol – même si j’ai regretté son débit parfois un peu rapide -, aussi à l’aise dans les intentions de colère, de désespoir, d’espoir naissant ou de nostalgie. Assurément, du talent et de la générosité à revendre. Une comédienne à suivre. Au final, du bel ouvrage ! Dommage seulement que le titre de la pièce (et l’affiche) ne soit pas plus évocateur du thème central et des sujets pourtant nombreux de la pièce. A l’affiche jusqu’au 20 décembre.
Le point de vue d’Elisabeth
Théâtre La Bruyère • 5 rue La Bruyère, 75009 Paris
Du mardi au samedi à 21h
Matinée samedi à 15h
Jusqu’au 20 décembre 2014