
À l’occasion des fêtes de fin d’année 2022, courez voir l’un ou plusieurs de mes coups de cœur découverts à Paris ou en Avignon, je vous promets de très beaux moments de théâtre.
Lire la suiteÀ l’occasion des fêtes de fin d’année 2022, courez voir l’un ou plusieurs de mes coups de cœur découverts à Paris ou en Avignon, je vous promets de très beaux moments de théâtre.
Lire la suite♥♥♥♥ Paris, 1942. Le port de l’étoile jaune pour les Juifs est décrété par le régime du maréchal Pétain. Au bord de la faillite, Joseph Haffmann, bijoutier juif, propose à son employé non juif, Pierre Vigneau, de lui confier sa bijouterie, s’il accepte de le cacher en attendant que la situation s’améliore. Pierre accepte le risque d’héberger clandestinement son « ancien » patron dans les murs de la boutique en échange d’une surprenante condition… Lire la suite
♥Monsieur et Madame Veauluisant ont décidé de renvoyer leur femme de chambre Justine à cause de la légèreté de ses mœurs et de la remplacer par une nourrice berrichonne. Ainsi, elle pourra allaiter leur jeune fils Nestor. Un jeune clerc de notaire, Balivet, amoureux de Justine, arrive et essaie de la séduire. Mais le domestique Médard le surprend et menace de le tuer. Le clerc de notaire se réfugie dans la chambre de Justine et en ressort habillé en nourrice… Telle est la trame de cette pochade en un acte écrite par le maître du genre, Georges Feydeau, et son ami Maurice Desvallières rarement montée. Lire la suite
♥♥♥ Paris, années 20. la jeune Antoinette Kampf, 14 ans, rêve de participer au grand bal qu’organisent ses parents pour afficher leur fortune récemment acquise et leur ascension sociale fulgurante. Mais sa mère, Rosine, hautaine et égoïste, le lui refuse. Antoinette trouvera le moyen de se venger…
« Le Bal » est tiré d’un court roman autobiographique d’Irène Némirovsky (1928), petit chef d’oeuvre de drôlerie et de cruauté, qui questionne les tourments de l’adolescence. Grande fan de l’écrivain, la comédienne/metteuse en scène Virginie Lemoine, avec la collaboration de Marie Chevalot, a mis quatre ans pour adapter ce texte en pièce de théâtre et n’a pas lésiné sur les moyens : casting de haut vol emmené par l’excellente Brigitte Faure/Rosine Kampf qui avouons-le, pousse la caricature à l’extrême dans son rôle de parvenue voulant jouer à la grande bourgeoise, décor et lumières soignés, habillage sonore élégant. Un très agréable moment de théâtre même si j’ai regretté sincèrement la couleur « très boulevard » à l’ensemble et une direction d’acteurs un peu trop caricaturale. Virginie Lemoine offre le beau rôle au personnage de la mère qui « écrase » presque celui d’Antoinette, pourtant central dans le roman, et dont la psychologie aurait mérité d’être un peu plus travaillée. Seul bémol ! La pièce est à l’affiche du théâtre Rive Gauche jusqu’à fin mars, allez applaudir dans tous les cas une très belle troupe de comédiens.
Signé Elisabeth
Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaîté, 75014 Paris (métro : Gaîté)
Du mardi au samedi à 19h • Jusqu’au 30 mars 2017
Relâches exceptionnelles les 2, 10, 24, 25 et 26 février 2017 & 18, 24, 25 et 28 mars 2017
Crédit photo : Théâtre Rive Gauche – Droits réservés.
Le docteur Flache, célèbre psychiatre, s’apprête à quitter Paris pour prendre sa retraite dans le midi, laissant ses patients, son joli petit pavillon du XVIIIe (une folie !) et son infirmière… Mais voilà que Jean-Louis, puis sa compagne Missia, débarquent dans son cabinet. L’un après l’autre, ils demandent au docteur d’examiner leur moitié qu’ils croient devenue folle. Ce dernier les enverrait bien au diable, mais la femme est plutôt charmante… et le divorce est encore un sujet bien délicat en 1934.
En 1938, Sacha Guitry crée « Un monde fou ». Il reprendra son texte en 1951 et le rebaptisera « Une folie » pour l’offrir au Théâtre des Variétés. C’est la seconde version de cette comédie qui nous est offerte au Théâtre Rive-Gauche dans une mise en scène sobre et épurée de Francis Huster.
Les répliques d’un Guitry très inspiré, sont toutes acérées avec finesse, pertinentes et impertinentes. Elles font le plus souvent mouche, qu’elles ciblent le mariage ou le divorce, même si on peut regretter quelques longueurs dans le texte. Néanmoins, Lola Dewaere, Manuel Gélin, Alice Carel comme Marianne Giraud et Mathilde Hennekine (toutes deux en alternance) s’en délectent, le savourent et le servent avec délice, talent et humour. Quant à Olivier Lejeune, son interprétation est époustouflante de ressemblance à celle que Sacha Guitry a dû endosser dans son temps. Peut être, d’un peu trop prêt. Il en est de même pour le jeu des comédiens calqué sur celui du théâtre d’avant-guerre.
Mais toute la troupe baigne dans une douce folie par cette farce coquine et délirante. Au tomber de rideau, les applaudissements du public fusent. La vie conjugale vue par Sacha Guitry est toujours aussi pertinente. Un petit bonheur de théâtre à partager en couple ou en cours d’union… avant divorce.
Le regard d’Isabelle
THEÂTRE RIVE-GAUCHE, 6, rue de la Gaîté – 75014 Paris
Métro : Edgar Quinet ou Gaîté
Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h30.
Crédit photos : Fabienne Rappeneau
Nous avons le plaisir de vos faire gagner 4 x 2 places pour la pièce UNE FOLIE, une comédie de Sacha Guitry, mise en scène par Francis Huster, avec entre autres Olivier Lejeune, Lola Dewaere et Manuel Gélin, et qui sera à l’affiche du théâtre Rive Gauche à partir du 2 juin prochain.
Les places sont valables tous les soirs de représentation (à l’exception du samedi soir) du 2 juin au 2 juillet inclus.
Envie de participer ? Très simple !
Il vous suffit d’adresser dès maintenenant votre prénom, nom et la date de votre venue à l’adresse coup2theatre@hotmail.com
les 4 premiers participants remporteront les places.
Bonne chance et d’ici là, quelques informations sur la pièce :
Le pitch : Le docteur Flache, célèbre psychiatre, est sur le point de quitter Paris pour prendre sa retraite dans le midi, laissant ses patients, son joli petit pavillon du XVIIIème et son infirmière… Mais c’est sans compter sur l’irruption soudaine de Jean-Louis, puis de la charmante Missia dans son bureau : chacun lui demandant d’examiner son conjoint, qu’il croit devenu fou…
Elisabeth & Isabelle
Crédit photo : Christine Renaudie
Quentin est un jeune homme heureux. Il a emménagé dans une studette à Barbès, il découvre l’indépendance, s’adonne à sa passion, la musique. La sonnerie du téléphone s’invite jusque dans les murs avant que Quentin se décide à répondre. De son appartement de Neuilly, Florence, sa mère, veille sur lui et vient s’enquérir de ses nouvelles. Trop au goût de Quentin qui la dissuade de lui rendre visite. Voilà qui est aussi de l’avis de Julia, sa jolie jeune voisine, qui spontanément et sans l’avoir déjà vu n’hésite pas à lui donner raison à travers la cloison. Ni une, ni deux, Julia débarque chez Quentin dans une robe aussi légère que son tempérament : elle a besoin de quelqu’un pour remonter sa fermeture Éclair. La conversation s’engage bon train. Julia découvre le sex-appeal de Quentin mais aussi… sa cécité. Florence, encore frustrée de sa conversation expédiée avec son fils, inquiète de sa nouvelle vie, arrive chez lui. Stupeur.
De l’humour finement égrené (la salle rit du début jusqu’à la fin) qui donne, au fil des scènes, relief à la psychologie des personnages et aborde des sujets sérieux : vivre avec un handicap, savoir couper le cordon ombilical, oser aimer, savoir renaître.
Libres sont les chenilles et elles deviendront papillons.
À savoir, cette pièce de Leonard Gershe a reçu en 1973 le Writers Guild of America Award ; Éric-Emmanuel a choisi de l’adapter – il la transpose aussi au Paris d’aujourd’hui – et de confier la mise en scène à Jean-Luc Moreau. Très jolie distribution : avec Nathalie Roussel (la mère), Anouchka Delon (Julia), Julien Dereims (Quentin), et Guillaume Beyeler (l’autre).
Signé Carole !
Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaité, 75014 Paris
Du mardi au samedi à 21h
Matinée le dimanche à 15h
Relâche exceptionnelle le 28 janvier 2016
Crédit photos : Fabienne Rappeneau
Arc-en-ciel d’émotions où Judith Magre en gris et orange apparaît sur scène aux reflets des spots qui l’éclairent, dans la chambre d’hôpital d’Oscar, un petit garçon atteint d’une leucémie. Entouré de ses amis, Bacon un enfant brûlé, Popcorn qui pèse 98 kg pour 1,10 m, et Einstein doté d’une grosse tête – pour la circonstance tous incarnés en ours en peluche –, Oscar déprime dans ce lieu où ses parents et le docteur Düsseldorf sont trop lâches pour lui annoncer qu’il ne lui reste que quelques jours à vivre. Il les déteste. Mais c’est sans compter Mamie-Rose (Judith Magre), une bénévole qui visite les enfants, anciennement catcheuse qui a croisé Dieu sur son chemin et lui fera rencontrer ; mais aussi Peggy bleue, à l’âme sensible, au cœur fragile et qui deviendra sa bouffée d’oxygène et sa femme. À dix ans ? Oui car à l’aube du Grand Passage, chaque jour écoulé vaut dix ans. Mamie-Rose lui a expliqué. Pour cela, il doit accomplir le rituel d’écrire à Dieu, lui verser ses larmes et lui adresser ses vœux. Et cela se produit ? Oui ! si on ouvre la porte de son esprit et de son cœur.
De la poésie comme s’il en pleuvait… Au-delà de la maladie, c’est un conte philosophique sur la vie que Judith Magre incarne toute seule sur scène à travers le point de vue et la sensibilité d’un enfant. Difficile de rester à distance (quoi que beaucoup aient pu en penser sur le livre écrit par Éric-Emmanuel Schmitt !) et de ne pas être submergée par l’émotion quand le conte prend racine dans une réalité si douloureuse et que Judith Magre rend la pièce si vérace et émouvante : le théâtre, c’est comme la littérature, c’est comme la vie, c’est pleurer aussi.
Signé Carole !
Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaîté 75014 Paris
Du 23 septembre au 1er décembre 2015
Du mardi au samedi à 19h
Le dimanche à 15h
Le Théâtre Rive Gauche, un théâtre de création où il fait bon travailler : Francis Huster, Clémentine Célarié, Judith Magre, Loris Freeman et Samuel Nibaudeau, Olivier Barrot étaient réunis pour nous le dire, le lundi 29 juin dernier. Pas de texte appris pour cette fois, chacun s’est exprimé dans sa spontanéité avec ses mots.
Bruno Metzer, directeur associé du Théâtre Rive Gauche, ouvre la soirée en maître de cérémonie. À ses côtés, Éric-Emmanuel Schmitt (écrivain et dramaturge) avec lequel il partage la direction du théâtre et Steve Suissa (le metteur en scène). Tour à tour, ils témoigneront leur passion pour le théâtre d’auteurs et présenteront la rentrée théâtrale 2015-2016. Une programmation variée.
Francis Huster, assis au premier rang, se lève de son fauteuil où joyeusement il échangeait avec « ses camarades de classe » et monte sur scène. Il rappelle son attachement à la grande famille du Théâtre Rive Gauche et aux valeurs qu’il incarne. Il est heureux, paraît même épanoui, d’avoir pu faire vivre durant un an le texte fort de Stefan Zweig dans Le Joueur d’échecs : la dernière représentation a eu lieu ce 29 août 2015. (voir notre chronique du 21 mai)
Perchée sur ses talons et en jean, Clémentine, avec son éternel entrain, monte sur la scène entourée de Loris Freeman et Samuel Nibaudeau pour 24 Heures dans la vie d’une femme, un texte également de Stefan Zweig – un cycle lui est consacré. Prolongation pour Clémentine qui sera à l’affiche jusqu’au 29 novembre inclus pour incarner cette jolie veuve aristocrate à l’aube d’une passion impétueuse. (voir notre chronique du 21 avril)
C’est sans surprise qu’Éric-Emmanuel Schmitt présente lui-même Oscar et la Dame Rose qu’il avait déjà porté sur le grand écran avec Michèle Laroque et Amira Casar en 2009. Un rôle qu’il a choisi de confier aujourd’hui sur les planches à Judith Magre (à partir du 23 septembre 2015). (chronique à venir)
Sont annoncées aussi par Éric-Emmanuel Schmitt les matinées scolaires avec Monsieur Ibrahim et Les Fleurs du Coran, mis en scène par Pascal Faber.
Place à Olivier Barrot, qui avec un talent d’orateur, captive déjà la salle et expose ses neuf conférences-spectacles mensuelles autour de La Grande Histoire du music-hall français, qui débuteront le 18 octobre 2015, les dimanches à 17 h. Pour ne citer que deux thèmes : les duos comiques, les années folles. Le blog Coup de Théâtre s’y rendra.
Trois concerts exceptionnels de l’atelier lyrique Opera Fueco sont également prévus, les lundis 19 octobre, 23 novembre et 1er février. Il s’agit de trois soirées thématiques dirigées et animées par les analyses de David Stern.
De quoi se réjouir tout au long de l’année !
Signé Carole !
6 rue de la Gaîté, 75014 Paris
Crédit photos : ONIRIK
Salle comble comme à chaque représentation. Buenos Aires, Buenos Aires… embarquement immédiat. La sirène du paquebot retentit et sonne le départ de la représentation du Joueur d’échecs, de Stefan Zweig, et mis en scène par Steve Suissa.Très vite, sur le pont, Francis Huster habillé d’une gabardine beige apparaît, et sans plus attendre, va nous livrer avec son talent si singulier le récit d’une partie d’échecs aux allures particulières et pour laquelle il incarnera tous les personnages.
Mirko Czentovicn, champion du monde des échecs, est monté à bord. Les photographes mitraillent. Informés de sa présence, les passagers se bousculent. Certains rêvent de disputer une partie avec lui et iront jusqu’à l’amadouer en le rétribuant financièrement. Mirko Czentovicn accepte et joue et rejoue à l’ennui quand « M. B. » intervient, volant au secours du « narrateur » et d’un bourgeois fortuné, perdus tous deux dans le déplacement de leurs pions. Ouverture : 1. e4 c6 ; 2. c4 d5 … une partie finira par s’engager entre l’arrogant Czentovicn et ce mystérieux passager autrichien qui s’affronteront devant une assemblée médusée et contre toute attente. Au-delà du langage des échecs, c’est celui de la psychologie humaine dans une Europe livrée aux nazis qui est étudiée, analysée sur le jeu de l’échiquier de la vie. Au fil de la partie, le « narrateur » décrypte pourquoi tel un cavalier cloué sur sa case par un fou, « M. B. » se sent attaqué, capturé jusqu’à ne pouvoir se déloger d’un passé. Échec à la vie…
Pour que ce texte ne soit pas perdu dans les flots de l’Histoire, Francis Huster se donne et nous souffle avec subtilité et finesse ce merveilleux texte de Stefan Zweig, alors que détruit psychologiquement par la guerre – il se suicidera –, il livrait combat pour une conception européenne de la civilisation et contre la barbarie.
Troisième vague d’applaudissements… Francis Huster ressurgit des coulisses, se pose dans un silence de deux secondes, frotte son front de son index et là, un tantinet incommodé par une émotion qu’il masque mal derrière des mots qu’il maîtrise habituellement si parfaitement, indique s’adresser aux jeunes. Concentré sur sa pensée, son émotion en reste néanmoins palpable… en direction de toute la salle, il invite à relire ou découvrir les textes de Stefan Zweig mais aussi d’autres relatifs à la Seconde Guerre mondiale. Enfin, il se lâche et exprime avec indignation la raison pour laquelle il se tient encore devant nous. Non Staline n’est pas un grand homme comme l’aurait déclaré, ces derniers jours, lors d’une visite officielle, le président russe Poutine à la chancelière allemande Angela Merkel.
Pour que la barbarie puisse être échec et mat…
Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaîté, 75014 Paris
Jusqu’au 29 août 2015
Crédit photos : Fabienne Rappeneau