♥♥♥ Années 1950, un appartement cossu quelque part en Europe. Irène et Fritz semblent filer le bonheur parfait. Lui avocat pénaliste, elle au foyer, parents de deux jeunes enfants, confort bourgeois. Mais derrière les apparences, Irène, en proie à une certaine solitude, trompe son mari avec un jeune pianiste, Édouard. Jusqu’au jour où elle se fait surprendre par l’étrange compagne de son amant qui souhaite la faire chanter. Commence alors une traque obsessionnelle pour Irène dont le dénouement dépassera tout ce qu’elle aurait pu imaginer….
Tiré d’une nouvelle de Stefan Zweig, La Peur est un huis clos amoureux construit comme un thriller, qui questionne les thèmes du mensonge, de la fidélité, de la conscience et de la relation de couple. Et c’est peut-être le (seul) bémol : l’intrigue, centrée autour des tourments intérieurs du personnage d’Irène, m’a semblé manquer d’épaisseur et tirer en longueur. Fort heureusement, l’ensemble est bien compensé par le soin apporté à la mise en scène, élégante et très cinématographique d’Élodie Menant, bien rythmée, haletante, qui tient le spectateur en haleine jusqu’au dénouement final. À noter également l’esthétisme des costumes, maquillages, lumières et décors qui plongent le public dans un univers très « hitchcockien » extrêmement séduisant. Côté interprétation, mention spéciale à Aliocha Itovich, vraiment impeccable dans le rôle de Fritz. Helène Degy, ravissante comédienne, offre une partition plus inégale dans le rôle d’Irène, même si elle apparaît très convaincante dans les scènes de confrontation et de désespoir. Au final, un spectacle de belle facture qui a déjà séduit les spectateurs d’Avignon en 2014.
Signé Elisabeth
LA SCALA PARIS
13, boulevard de Strasbourg – 75010 Paris
Les 4, 5, 6, 7, 9, 10, 12, 13, 14 avril 2024 et les 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10 mai 2024 à 15 h ou 19 h
Crédits photo : Karine Letellier





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Salle comble comme à chaque représentation. Buenos Aires, Buenos Aires… embarquement immédiat. La sirène du paquebot retentit et sonne le départ de la représentation du Joueur d’échecs, de Stefan Zweig, et mis en scène par Steve Suissa.Très vite, sur le pont, Francis Huster habillé d’une gabardine beige apparaît, et sans plus attendre, va nous livrer avec son talent si singulier le récit d’une partie d’échecs aux allures particulières et pour laquelle il incarnera tous les personnages.



Après Le Joueur d’échecs, Éric-Emmanuel Schmitt a choisi pour ce printemps d’adapter un nouveau texte de Stefan Zweig avec la pièce 24 heures de la vie d’une femme. Une deuxième mise en scène signée également Steve Suissa. 24 heures inoubliables, où le brasier de la passion s’enflamme faisant fi de la raison, des conventions et de la morale sociale. Passion du jeu mais aussi de l’amour.


