♥♥♥♥ «En juin 1942, à Lemberg, dans d’étranges circonstances, un jeune SS à l’agonie m’a confessé ses crimes pour, m’a-t-il dit, mourir en paix après avoir obtenu d’un Juif le pardon. J’ai cru devoir lui refuser cette grâce. Obsédé par cette histoire, j’ai décidé de la raconter et à la fin de mon livre, je pose la question qui, aujourd’hui encore, en raison de sa portée politique, philosophique ou religieuse, mérite réponse : ai-je eu raison ou ai-je eu tort ? »
C’est en ces termes que Simon Wiesenthal raconte la genèse de son récit The Sunflowers publié en 1969, vendu à plus de dix millions d’exemplaires dans trente pays, ouvrage bouleversant par la sobriété de son écriture comme sa portée d’humanité universelle. Lire la suite
Archives de Tag: Steve Suissa
EN DIRECT D’AVIGNON – ICH BIN CHARLOTTE – THÉÂTRE DU CHÊNE NOIR
♥♥ Peu après la chute du mur de Berlin, l’auteur de pièces de théâtre Doug Wright entame une conversation avec Charlotte Von Mahlsdorf (né Lothar Bergelde), un élégant et excentrique travesti qui, après avoir tué son père quand il était enfant, va survivre aux régimes nazi puis communiste de l’Allemagne de l’Est. Lire la suite
THÉÂTRE RIVE GAUCHE – SAISON 2015/2016
Le Théâtre Rive Gauche, un théâtre de création où il fait bon travailler : Francis Huster, Clémentine Célarié, Judith Magre, Loris Freeman et Samuel Nibaudeau, Olivier Barrot étaient réunis pour nous le dire, le lundi 29 juin dernier. Pas de texte appris pour cette fois, chacun s’est exprimé dans sa spontanéité avec ses mots.
Bruno Metzer, directeur associé du Théâtre Rive Gauche, ouvre la soirée en maître de cérémonie. À ses côtés, Éric-Emmanuel Schmitt (écrivain et dramaturge) avec lequel il partage la direction du théâtre et Steve Suissa (le metteur en scène). Tour à tour, ils témoigneront leur passion pour le théâtre d’auteurs et présenteront la rentrée théâtrale 2015-2016. Une programmation variée.
Francis Huster, assis au premier rang, se lève de son fauteuil où joyeusement il échangeait avec « ses camarades de classe » et monte sur scène. Il rappelle son attachement à la grande famille du Théâtre Rive Gauche et aux valeurs qu’il incarne. Il est heureux, paraît même épanoui, d’avoir pu faire vivre durant un an le texte fort de Stefan Zweig dans Le Joueur d’échecs : la dernière représentation a eu lieu ce 29 août 2015. (voir notre chronique du 21 mai)
Perchée sur ses talons et en jean, Clémentine, avec son éternel entrain, monte sur la scène entourée de Loris Freeman et Samuel Nibaudeau pour 24 Heures dans la vie d’une femme, un texte également de Stefan Zweig – un cycle lui est consacré. Prolongation pour Clémentine qui sera à l’affiche jusqu’au 29 novembre inclus pour incarner cette jolie veuve aristocrate à l’aube d’une passion impétueuse. (voir notre chronique du 21 avril)
C’est sans surprise qu’Éric-Emmanuel Schmitt présente lui-même Oscar et la Dame Rose qu’il avait déjà porté sur le grand écran avec Michèle Laroque et Amira Casar en 2009. Un rôle qu’il a choisi de confier aujourd’hui sur les planches à Judith Magre (à partir du 23 septembre 2015). (chronique à venir)
Sont annoncées aussi par Éric-Emmanuel Schmitt les matinées scolaires avec Monsieur Ibrahim et Les Fleurs du Coran, mis en scène par Pascal Faber.
Place à Olivier Barrot, qui avec un talent d’orateur, captive déjà la salle et expose ses neuf conférences-spectacles mensuelles autour de La Grande Histoire du music-hall français, qui débuteront le 18 octobre 2015, les dimanches à 17 h. Pour ne citer que deux thèmes : les duos comiques, les années folles. Le blog Coup de Théâtre s’y rendra.
Trois concerts exceptionnels de l’atelier lyrique Opera Fueco sont également prévus, les lundis 19 octobre, 23 novembre et 1er février. Il s’agit de trois soirées thématiques dirigées et animées par les analyses de David Stern.
De quoi se réjouir tout au long de l’année !
Signé Carole !
6 rue de la Gaîté, 75014 Paris
Crédit photos : ONIRIK
AVANTI ! – THÉÂTRE des BOUFFES PARISIENS
À Rome, Georges, un businessman américain puritain, et Alison, une jolie comédienne anglaise, se lancent sur les traces de leurs parents décédés dans un accident de voiture. De réseaux internet bloqués en bureaux aux horaires décalés, de cercueils volés en chapelles napolitaines, les héros auront bien du mal à retrouver leurs chers disparus…
On ne peut que souligner la performance de Thierry Lopez, absolument excellent dans son rôle de Ludion Italien, pétillant de malice et de charisme au point de porter ombrage au couple Francis Huster / Ingrid Chauvin, excellents acteurs au demeurant. Erreur de casting ou mise en scène de Steve Suissa trop élégante dans un décor somptueux au risque pour le couple de se sentir quelque peu étriqué ?
A cette comédie romantique sans surprise (dommage !), le public vibre avec les vicissitudes des personnages, apprécie le moindre quiproquo et savoure les rebondissements.
« Avanti ! » pourrait être comparé à un bon tiramisu dégusté avec gourmandise mais auquel il manquerait un peu de saveur.
Le regard d’Isabelle
Théâtre des Bouffes Parisiens, 4 rue Monsigny, 75002 Paris
Du 17 septembre 2015 au 03 janvier 2016.
Du mercredi au samedi à 21h, matinées le samedi à 16h et dimanche à 15h.
Représentations supplémentaires certains mardis à partir du 10 novembre 2015.
Relâches exceptionnelles : le mercredi 4/11, le 25 décembre et le 1er janvier 2016. Attention : le mercredi 11 novembre uniquement à 17h !
24 HEURES DE LA VIE D’UNE FEMME -THÉÂTRE RIVE GAUCHE
Après Le Joueur d’échecs, Éric-Emmanuel Schmitt a choisi pour ce printemps d’adapter un nouveau texte de Stefan Zweig avec la pièce 24 heures de la vie d’une femme. Une deuxième mise en scène signée également Steve Suissa. 24 heures inoubliables, où le brasier de la passion s’enflamme faisant fi de la raison, des conventions et de la morale sociale. Passion du jeu mais aussi de l’amour.
Sous le ton de la confidence, Clémentine Célarié nous livre les écueils et les sentiments d’une aristocrate anglaise, veuve, égarée dans l’univers surfait des casinos à Monaco, et qui se lancera à corps perdu pour sauver du suicide un jeune homme polonais de 24 ans, anéanti pour avoir tout perdu dans les jeux de hasard.
Empathie, compassion ?… amour ?… ou rencontre de deux êtres éperdus de sens, magnétisés par l’énergie l’un de l’autre ? Que ressortir d’une telle aventure ? Comme une pelote de laine où le fil à tirer s’entremêle dans des nœuds qu’on a peine à tirer, les sentiments et l’histoire se dénouent doucement. Chacun, tapi dans son fauteuil, est renvoyé à lui-même dans des arcanes de sa vie qu’il n’oserait peut-être pas révéler.
Sous le feu des projecteurs qui reflètent les couleurs de la vie, de la mort et de l’absolue… Clémentine Célarié sort d’un fauteuil dans lequel elle s’était installée et s’avance tantôt vêtue de blanc, tantôt de noir, parfois gantée en rouge, sous un plafond de voiles blancs. Elle rejoint le joueur (Loris Freeman), terré dans un mustisme et trouvera les mots pour lui. Côté mise en scène, des techniques audiovisuelles nous transportent sous la pluie, dans le vent, dans les gares, sur la route, dans une église…
Tout au long de la pièce, Clémentine Célarié s’engouffre dans les failles de la passion et nous raconte avec émotion parfois jusqu’aux larmes les dédales de cette aventure passée qui l’a définitivement transformée et ne l’a plus quittée.
« Ne plus avoir peur de soi, c’est enfin vivre ! », conclura la pièce. Une pièce à dévorer, au Théâtre Rive Gauche, pour les passionnés du jeu, de l’amour, de la vie ou du théâtre.
24 HEURES DE LA VIE D’UNE FEMME
Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaîté, 75014 Paris
Du mardi au vendredi à 21h
Le samedi à 19h ou 21h
Matinée le samedi à 17h
Jusqu’au 29 août 2015