LE VOYAGE DE MOLIÈRE – THÉÂTRE DU GYMNASE- MARIE-BELL

♥♥♥ Léo, un jeune homme du XXIe siècle qui rêve d’être comédien, se retrouve accidentellement plongé en 1656 au cœur de la troupe de l’Illustre Théâtre de Molière alors qu’elle sillonne le sud de la France pour jouer sur des tréteaux. Commence alors une aventure extraordinaire dans l’univers des baladins…

Le Voyage de Molière est un joyeux et ludique hommage à Jean-Baptiste Poquelin et au théâtre imaginé par Pierre-Olivier Scotto et Jean-Philippe Daguerre, mêlant adroitement syntaxe contemporaine et phrases originales tirées des œuvres de Molière. C’est un divertissement instructif, truculent dans sa mise en scène orchestrée par Jean-Philippe Daguerre, inventif dans le joli décor d’Antoine Milian, beau dans les costumes de Corinne Rossi. Surtout, il est animé par une magnifique troupe (Grégoire Bourbier, Stéphane Dauch, Violette Erhart, Mathilde Hennekinne, Charlotte Matzneff, Teddy Mélis, Geoffrey Palisse et Charlotte Ruby) dont Molière ne rougirait pas.

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LES MISÉRABLES – VINGTIÈME THÉÂTRE

imageJ’avais eu l’occasion (et le plaisir !) de découvrir le travail de la compagnie Chouchenko en décembre dernier aux Béliers Parisiens. Cette jeune compagnie, née en 2009 sous la houlette de la comédienne et metteur en scène Manon Montel, se passionne pour les grands classiques, dont elle propose des adaptations très élégantes. Sa signature: aller au-delà du « simple » théâtre pour offrir des spectacles où se mêlent toutes les expressions artistiques : dramaturgie bien sûr mais également musique, chant, combat, danse… Au programme de cette saison 2015/2016 : Roméo et Juliette, Le Cid, Dom Juan…et Les Misérables, actuellement à l’affiche du Vingtième Théâtre (théâtre menacé par ailleurs, pour signer la pétition, c’est ici). Les 1800 pages des Misérables résumées en 1h30, pari tenu ! Ce spectacle de belle facture offre, malgré de modestes moyens, une belle succession des plus célèbres « épisodes » de l’oeuvre mythique : de la déchéance misérable de Fantine au procès de Jean Valjean, de la levée des barricades à l’amour inébranlable de Cosette et de Marius, le tout astucieusement contée en fil rouge par Madame Thénardier, complice du public. L’interprétation, de qualité homogène, est solide et attachante. Mention spéciale à Stéphane Dauch, déjà formidable dans le rôle titre de Cyrano de Bergerac au théâtre du Ranelagh – toujours à l’affiche-, qui campe un impeccable Jean Valjean. Une jolie adaptation, simple et fraîche, qui s’adresse à tous les publics.

Le point de vue d’Elisabeth 

LES MISÉRABLES

Vingtième théâtre, 7 rue des Plâtrières, 75020 Paris

Jusqu’au 6 mars 2016

Samedi à 19h30 – Dimanche à 15h00
Jeudi 14, 28 janvier, 4 février à 14h30

Crédit photo : Pierre Colletti

CYRANO DE BERGERAC – THÉÂTRE LE RANELAGH

cyrano_web_avec_presseFinalement, cette chronique pourrait tenir en une phrase : « Ne manquez cette pièce sous aucun prétexte, allez l’applaudir » tant les beaux spectacles n’ont pas besoin de longs discours ! J’ai été éblouie par le Cyrano de Bergerac, actuellement à l’affiche du théâtre Le Ranelagh. Le risque était grand de se « frotter » à ce monument du répertoire mais ce Cyrano est une réussite indéniable, servi par une mise en scène diablement séduisante signée Jean-Philippe Daguerre et l’immense talent des comédiens de la compagnie Le grenier de Babouchka.

France, 1640. Cyrano de Bergerac est un mousquetaire intrépide, appartenant aux cadets de Gascogne. Secrètement amoureux de sa belle cousine Roxane, il n’ose lui déclarer sa flamme, lui si laid avec son grand nez. Par amour, il protégera son rival, le jeune et beau Christian, et l’aidera même à la séduire.

Pendant deux heures, le plaisir est total grâce à une mise en scène, ultra réjouissante et énergique, alternant chants, musiques, combats de cape et d’épée. Et jolie trouvaille de Jean-Philippe Daguerre : le violoniste virtuose Petr Ruzicka, ponctue la pièce de magnifiques intermèdes musicaux (partitions écrites par Edmond Rostand lui-même) nous replongeant à chaque note dans un XVIIème siècle nostalgique et rocailleux. Sur un plateau quasiment dépouillé, les dix comédiens, engagés à 100%, généreux et parfaitement « synchro » offrent une prestation de haut vol. Et que dire de l’interprétation magistrale de Stéphane Dauch dans le rôle titre de Cyrano, apportant tout ce qu’il faut de panache, de truculence, de fougue, de sensibilité et de tendresse au personnage mythique d’Edmond Rostand, sans l’ombre d’une hésitation sur aucun de ses 1 600 vers. Indéniablement du grand art et un moment de théâtre épatant ! Le coup de cœur de l’automne, allez-y les yeux fermés.  

Le point de vue d’Elisabeth 

CYRANO DE BERGERAC

Théâtre le Ranelagh, 5 rue des Vignes, 75016 Paris

Du mercredi au samedi à 20h45, samedi à 16h30, dimanche à 17h

Relâches les 1er octobre, 1er novembre et 11 novembre à 20h45

Supplémentaires à 16h30 les 5, 12, 19, 21, 22, 23, 26, 28, 29, 30 décembre et 2 janvier