
♥♥♥♥ Créé en 2014, Bigre, l’énorme succès de Pierre Guillois, récompensé d’un Molière 2017 de la meilleure comédie, est de retour sur la scène parisienne. Derrière le titre un tantinet abscons, se cache une comédie muette contemporaine qui ressuscite l’art du gag visuel avec une énergie et une précision jubilatoires. Trois voisins se partagent un même palier : un romantique tech, une blonde pulpeuse maladroite, un bricoleur maniaque et crasseux. Et à partir de là, tout dérape : fuites d’eau, incendies, disputes, quiproquos, amours ratées… un véritable chaos organisé. Il y a des spectacles qui vous cueillent sans prévenir. Et Bigre fait partie de ceux-là.
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Il m’a fallu quelques minutes en sortant de la pièce pour reprendre mes esprits comme si j’avais reçu un KO. Car finalement Les Chatouilles, c’est peut-être cela : une pièce coup de poing qui vous happe de la première à la dernière seconde, qui balaye tout sur son passage, qui ne lâche rien et qui vous reste gravée dans un coin de mémoire. Et pour longtemps. Sur scène, rien qu’une fille en jean-basket et une chaise. Et une histoire : celle d’Odette, une petite fille de 8 ans, victime d’abus sexuels – ces « chatouilles », comme lui expliquait Gilbert, son agresseur, un ami de la famille –, jusqu’à l’âge de 12 ans. Et Odette, comme toutes les petites filles, va grandir, des rêves de danseuse plein la tête, avec cette indicible souffrance et dans l’indifférence d’une mère incapable de l’entendre et de la protéger. Elle deviendra danseuse professionnelle au fil d’un parcours chaotique, souvent violent, parfois désespéré, une lente descente aux enfers qui la fera flirter avec de mauvaises rencontres et plonger un temps dans l’alcool et la drogue. Mais la danse, « cette danse pour dire l’indicible », lui permettra de surmonter ses démons et de se reconstruire.


