Quentin est un jeune homme heureux. Il a emménagé dans une studette à Barbès, il découvre l’indépendance, s’adonne à sa passion, la musique. La sonnerie du téléphone s’invite jusque dans les murs avant que Quentin se décide à répondre. De son appartement de Neuilly, Florence, sa mère, veille sur lui et vient s’enquérir de ses nouvelles. Trop au goût de Quentin qui la dissuade de lui rendre visite. Voilà qui est aussi de l’avis de Julia, sa jolie jeune voisine, qui spontanément et sans l’avoir déjà vu n’hésite pas à lui donner raison à travers la cloison. Ni une, ni deux, Julia débarque chez Quentin dans une robe aussi légère que son tempérament : elle a besoin de quelqu’un pour remonter sa fermeture Éclair. La conversation s’engage bon train. Julia découvre le sex-appeal de Quentin mais aussi… sa cécité. Florence, encore frustrée de sa conversation expédiée avec son fils, inquiète de sa nouvelle vie, arrive chez lui. Stupeur.
De l’humour finement égrené (la salle rit du début jusqu’à la fin) qui donne, au fil des scènes, relief à la psychologie des personnages et aborde des sujets sérieux : vivre avec un handicap, savoir couper le cordon ombilical, oser aimer, savoir renaître.
Libres sont les chenilles et elles deviendront papillons.
À savoir, cette pièce de Leonard Gershe a reçu en 1973 le Writers Guild of America Award ; Éric-Emmanuel a choisi de l’adapter – il la transpose aussi au Paris d’aujourd’hui – et de confier la mise en scène à Jean-Luc Moreau. Très jolie distribution : avec Nathalie Roussel (la mère), Anouchka Delon (Julia), Julien Dereims (Quentin), et Guillaume Beyeler (l’autre).
Signé Carole !
Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaité, 75014 Paris
Du mardi au samedi à 21h
Matinée le dimanche à 15h
Relâche exceptionnelle le 28 janvier 2016
Crédit photos : Fabienne Rappeneau
Arc-en-ciel d’émotions où Judith Magre en gris et orange apparaît sur scène aux reflets des spots qui l’éclairent, dans la chambre d’hôpital d’Oscar, un petit garçon atteint d’une leucémie. Entouré de ses amis, Bacon un enfant brûlé, Popcorn qui pèse 98 kg pour 1,10 m, et Einstein doté d’une grosse tête – pour la circonstance tous incarnés en ours en peluche –, Oscar déprime dans ce lieu où ses parents et le docteur Düsseldorf sont trop lâches pour lui annoncer qu’il ne lui reste que quelques jours à vivre. Il les déteste. Mais c’est sans compter Mamie-Rose (Judith Magre), une bénévole qui visite les enfants, anciennement catcheuse qui a croisé Dieu sur son chemin et lui fera rencontrer ; mais aussi Peggy bleue, à l’âme sensible, au cœur fragile et qui deviendra sa bouffée d’oxygène et sa femme. À dix ans ? Oui car à l’aube du Grand Passage, chaque jour écoulé vaut dix ans. Mamie-Rose lui a expliqué. Pour cela, il doit accomplir le rituel d’écrire à Dieu, lui verser ses larmes et lui adresser ses vœux. Et cela se produit ? Oui ! si on ouvre la porte de son esprit et de son cœur.
Le Théâtre Rive Gauche, un théâtre de création où il fait bon travailler : Francis Huster, Clémentine Célarié, Judith Magre, Loris Freeman et Samuel Nibaudeau, Olivier Barrot étaient réunis pour nous le dire, le lundi 29 juin dernier. Pas de texte appris pour cette fois, chacun s’est exprimé dans sa spontanéité avec ses mots.






Après Le Joueur d’échecs, Éric-Emmanuel Schmitt a choisi pour ce printemps d’adapter un nouveau texte de Stefan Zweig avec la pièce 24 heures de la vie d’une femme. Une deuxième mise en scène signée également Steve Suissa. 24 heures inoubliables, où le brasier de la passion s’enflamme faisant fi de la raison, des conventions et de la morale sociale. Passion du jeu mais aussi de l’amour.



L’Elixir d’amour : un bien joli titre pour un doux secret que tout le monde aimerait percer…C’est aussi le thème d’une pièce, écrite et co-interprétée par Éric-Emmanuel Schmitt, actuellement à l’affiche du Théâtre Rive Gauche. La pièce décrit la relation épistolaire (email-laire !) d’Adam et Louise, anciens amants, aujourd’hui séparés. Après leur rupture, lui, psychanalyste et séducteur impénitent, est resté vivre à Paris. Elle, brillante avocate dans un cabinet international, s’est installée à Montréal pour faire le deuil cette relation. Malgré la distance et les années qui ont passé, ils continuent de s’écrire frénétiquement, cherchant à suivre le fil de leur vie. Mais alors qu’Adam semble fort à son aise dans une vie sentimentale très libre, Louise, plus sage, lui lance le défi de trouver l’élixir d’amour, capable de rendre n’importe quelle femme amoureuse. Envie de vengeance ou désir de reconquête inconscient d’un homme qu’elle n’a jamais cessé d’aimer ? Il faudra attendre l’épilogue (fort réussi d’ailleurs) pour le découvrir.