♥♥♥♥ Par la magie d’un vœu, Dorian Gray conserve la grâce et la beauté de sa jeunesse. Seul son portrait, peint par son ami Basil Hallward, vieillira et sera marqué par les stigmates de ses péchés. Le jeune dandy peut alors s’adonner à toutes les expériences…
Après le Lucernaire, la Comédie et le Studio des Champs-Elysées, l’Artistic Théâtre, Le Théâtre La Bruyère (trois ans de tournée) et cinq festivals d’Avignon et plus de 100 000 spectateurs, Le Portrait de Dorian Gray revient au Ranelagh. Est-ce un gage de réussite théâtrale ? Absolument. Son auteur, Oscar Wilde, disait de son œuvre : « Dorian Gray contient trop de moi-même, Basil est ce que je pense être, Harry ce que les gens pensent que je suis et Dorian ce que j’aurais aimé être… » Aussi, il nous emporte dans une quête du plaisir et de la beauté sous toutes ses formes, belles ou atroces, l’art et la morale ne faisant pas toujours bon ménage.
♥♥♥♥ Alice est une petite fille espiègle, un peu rebelle, mais attachante et voulant grandir. Par un beau jour d’été, Iris et sa petite sœur Alice somnolent au pied d’un cerisier. Soudain, le téléphone d’Iris les tire de leur sommeil. Pendant la conversation, Alice s’ennuie, vagabonde et rêvasse. Elle tombe nez-à-nez avec un lapin blanc râleur, toujours en retard mais si attachant. De cet étrange face-à-face naît l’histoire d’Alice. Elle va vivre une aventure merveilleuse faite de rencontres farfelues avec la Reine de Cœur, la sage chenille et le Chapelier Toqué.
♥♥♥♥Dans l’antichambre à l’ambiance feutrée d’un grand salon parisien, deux femmes de génération différente vont se livrer devant nous à un duel sans merci pour le pouvoir. La plus âgée, Marie du Deffand, pleine d’une morgue tout aristocratique, tient un salon très réputé où se pressent les grands hommes de science ou de lettres de ce siècle des Lumières : Voltaire, Diderot, d’Alembert… Sa protégée, qu’elle a prise comme lectrice, est la fille illégitime de son frère et à ce titre, n’existe pas pour la société de l’époque. Pourtant celle-ci, Julie de Lespinasse, va se révéler rapidement comme un esprit brillant en phase avec les idées les plus avant-gardistes.
♥♥♥ Il y a de ces histoires éternelles qui déclinées sur les multiples formats disponibles au « raconteur d’histoires » n’en perdent pas moins de leur pouvoir attractif quand on les redécouvre sur la scène d’un théâtre. Le Ranelagh a eu ainsi la très bonne idée d’accueillir cette saison une très emballante version des « trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas.
♥♥♥ Ce spectacle musical retrace le destin tumultueux de Kiki de Montparnasse, la plus célèbre égérie du Paris culturel de l’entre-deux-guerres. Née Alice Ernestine Prin en 1901, elle monta à Paris et devint tour à tour modèle, chanteuse, danseuse, actrice de cinéma, gérante de cabaret, mais l’histoire retiendra surtout qu’elle fut la muse des plus grands artistes de son époque (Picasso, Modigliani, Soutine, Breton, Fujita, Man Ray…). Son look d’avant-garde, coiffure au bol, lèvres rouge vif et yeux abondamment soulignés de khôl, contribua à forger sa légende. Lire la suite →
J’avais eu l’occasion (et le plaisir !) de découvrir le travail de la compagnie Chouchenko en décembre dernier aux Béliers Parisiens. Cette jeune compagnie, née en 2009 sous la houlette de la comédienne et metteur en scène Manon Montel, se passionne pour les grands classiques, dont elle propose des adaptations très élégantes. Sa signature: aller au-delà du « simple » théâtre pour offrir des spectacles où se mêlent toutes les expressions artistiques : dramaturgie bien sûr mais également musique, chant, combat, danse… Au programme de cette saison 2015/2016 : Roméo et Juliette, Le Cid, Dom Juan…et Les Misérables, actuellement à l’affiche du Vingtième Théâtre (théâtre menacé par ailleurs, pour signer la pétition, c’est ici). Les 1800 pages des Misérables résumées en 1h30, pari tenu ! Ce spectacle de belle facture offre, malgré de modestes moyens, une belle succession des plus célèbres « épisodes » de l’oeuvre mythique : de la déchéance misérable de Fantine au procès de Jean Valjean, de la levée des barricades à l’amour inébranlable de Cosette et de Marius, le tout astucieusement contée en fil rouge par Madame Thénardier, complice du public. L’interprétation, de qualité homogène, est solide et attachante. Mention spéciale à Stéphane Dauch, déjà formidable dans le rôle titre de Cyrano de Bergerac au théâtre du Ranelagh – toujours à l’affiche-, qui campe un impeccable Jean Valjean. Une jolie adaptation, simple et fraîche, qui s’adresse à tous les publics.
Finalement, cette chronique pourrait tenir en une phrase : « Ne manquez cette pièce sous aucun prétexte, allez l’applaudir » tant les beaux spectacles n’ont pas besoin de longs discours ! J’ai été éblouie par le Cyranode Bergerac, actuellement à l’affiche du théâtre Le Ranelagh. Le risque était grand de se « frotter » à ce monument du répertoire mais ce Cyrano est une réussite indéniable, servi par une mise en scène diablement séduisante signée Jean-Philippe Daguerre et l’immense talent des comédiens de la compagnie Le grenier de Babouchka.
France, 1640. Cyrano de Bergerac est un mousquetaire intrépide, appartenant aux cadets de Gascogne. Secrètement amoureux de sa belle cousine Roxane, il n’ose lui déclarer sa flamme, lui si laid avec son grand nez. Par amour, il protégera son rival, le jeune et beau Christian, et l’aidera même à la séduire.
Pendant deux heures, le plaisir est total grâce à une mise en scène, ultra réjouissante et énergique, alternant chants, musiques, combats de cape et d’épée. Et jolie trouvaille de Jean-Philippe Daguerre : le violoniste virtuose Petr Ruzicka, ponctue la pièce de magnifiques intermèdes musicaux (partitions écrites par Edmond Rostand lui-même) nous replongeant à chaque note dans un XVIIème siècle nostalgique et rocailleux. Sur un plateau quasiment dépouillé, les dix comédiens, engagés à 100%, généreux et parfaitement « synchro » offrent une prestation de haut vol. Et que dire de l’interprétation magistrale de Stéphane Dauch dans le rôle titre de Cyrano, apportant tout ce qu’il faut de panache, de truculence, de fougue, de sensibilité et de tendresse au personnage mythique d’Edmond Rostand, sans l’ombre d’une hésitation sur aucun de ses 1 600 vers. Indéniablement du grand art et un moment de théâtre épatant ! Le coup de cœur de l’automne, allez-y les yeux fermés.
Si l’heure des grandes vacances n’a pas encore sonné pour vous, il est encore temps d’aller découvrir un joli spectacle musical créé par la compagnie « Les Mauvais Élèves » actuellement à l’affiche du théâtre du Ranelagh. A l’origine du projet, deux jeunes comédiennes, Elisa Benizio et Bérénice Coudy – auxquels se sont joints Guillaume Loublier et Valérian Béhar-Bonnet, tous issus du cours de Jean-Laurent Cochet – qui ont eu envie de rendre hommage à leur auteur classique préféré : Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux. Ainsi est né ce spectacle musical « Les amoureux de Marivaux », alternant les plus belles scènes d’amour du théâtre (parfois méconnu) du célèbre auteur du « Jeu de l’Amour et du Hasard » (La Méprise, L’heureux Stratagème, La Commère, …), et ponctué d’une dizaine de chansons du répertoire français du XXe siècle, de Serge Gainsbourg à Jane Birkin, de Sylvie Vartan à Michel Polnareff. Comme une jolie passerelle entre les siècles où les situations amoureuses se font écho. Sur le plateau, rien ou presque (2 chaises !), le spectacle ne repose uniquement que sur l’énergie et l’implication des quatre comédiens qui s’en donnent à cœur joie pendant une heure trente, aussi à l’aise dans l’art dramatique (ils se partagent une quinzaine de personnages), le chant a cappella, la danse que le …beat box, ravis de leur partition, complices avec le public. Bravo à eux de nous donner l’occasion de redécouvrir de belles scènes méconnues du répertoire classique et de faire sonner la langue et le théâtre de Marivaux – fin observateur des états d’âme amoureux – de manière si moderne ! La mise en scène est signée par le célèbre duo Shirley et Dino, qui a su insuffler malice, poésie et impertinence. A noter également le joli soin apporté aux costumes. Dommage peut-être de ne pas avoir accompagné le spectacle d’une bande son afin de donner encore plus de pétillance à l’ensemble.
Au final, un spectacle tout public, plein de générosité et déjà bien rodé (Comédie Nation, Théâtre du Poche Montparnasse, Festival d’Avignon 2014), à consommer bien frais dans le magnifique théâtre du Ranelagh jusqu’au 31 juillet ! Et petit clin d’œil, en fin de représentation, la compagnie « Les Mauvais Élèves » vous offre la possibilité d’envoyer une carte postale à la personne de votre choix en guise d’invitation au spectacle ! Faites tourner ….