
♥♥♥♥ 1860. Paris, gare de Lyon. M. Perrichon, riche commerçant, sa femme et leur fille Henriette partent pour la première fois en train vers Chamonix, suivis – quel heureux hasard – par deux jeunes gens, Daniel Savary et Armand Desroches, tous deux intéressés par la main de la demoiselle, rencontrée lors d’un bal donné à Paris 8e. Commence alors, entre les deux hommes, une lutte aussi bienveillante qu’acharnée pour séduire le père dont la vanité et l’ingratitude si comiques seront mises à l’épreuve du voyage.
Le Voyage de Monsieur Perrichon, vaudeville en quatre actes d’Eugène Labiche et Édouard Martin, a été représenté pour la première fois au théâtre du Gymnase (Paris) le 10 septembre 1860. Leur plume audacieuse croque les gesticulations et les excès des bourgeois en voyage découvrant le train, le tourisme, le cinéma muet… l’empathie, la reconnaissance et la galanterie amoureuse. La mise en scène de Frédérique Lazarini est pleine de fraîcheur et de malice, elle jongle avec les anachronismes et les accessoires. Cédric Colas, Emmanuelle Galabru, Hugo Givort, Arthur Guézennec, Messaline Paillet et Guillaume Veyre s’amusent sur scène. Le tout dégage une belle dose de bonne humeur et de joie de vivre. Le public applaudit et multiplie les rappels.
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Il m’a fallu quelques minutes en sortant de la pièce pour reprendre mes esprits comme si j’avais reçu un KO. Car finalement Les Chatouilles, c’est peut-être cela : une pièce coup de poing qui vous happe de la première à la dernière seconde, qui balaye tout sur son passage, qui ne lâche rien et qui vous reste gravée dans un coin de mémoire. Et pour longtemps. Sur scène, rien qu’une fille en jean-basket et une chaise. Et une histoire : celle d’Odette, une petite fille de 8 ans, victime d’abus sexuels – ces « chatouilles », comme lui expliquait Gilbert, son agresseur, un ami de la famille –, jusqu’à l’âge de 12 ans. Et Odette, comme toutes les petites filles, va grandir, des rêves de danseuse plein la tête, avec cette indicible souffrance et dans l’indifférence d’une mère incapable de l’entendre et de la protéger. Elle deviendra danseuse professionnelle au fil d’un parcours chaotique, souvent violent, parfois désespéré, une lente descente aux enfers qui la fera flirter avec de mauvaises rencontres et plonger un temps dans l’alcool et la drogue. Mais la danse, « cette danse pour dire l’indicible », lui permettra de surmonter ses démons et de se reconstruire.


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