LE DERNIER JOUR DU JEÛNE – THÉÂTRE DE PARIS

03899fd450d61684b7f8fc550322♥♥♥ Quelque part sur les rives de la Méditerranée, dans un village sans nom aux murs blanchis à la chaux, se trame une vie de quartier émaillée de joies, petits bonheurs, désillusions, de chagrins ou de drames. C’est « Le dernier jour du jeûne » écrit et mis en scène par Simon Abkarian (récompensé aux Molières 2020), qui replonge dans ses souvenirs personnels pour offrir un spectacle qui revisite les codes des tragédies grecques antiques au service d’un théâtre populaire. Lire la suite

LOCALEMENT AGITÉ – THÉÂTRE DE PARIS

40x60 localement agite 01_19♥♥♥ Après avoir échoué quatre ans plus tôt à disperser les cendres de leur père, selon ses dernières volontés, la fratrie se rassemble à nouveau dans la maison familiale, située au bout de la Bretagne. Année bissextile oblige, ils n’ont que les 24 heures du 29 février pour en finir avec cette obligation morale qui pèse. Mais le vent de Sud-est en février est rare et un secret de famille éclate… Lire la suite

FOLLE AMANDA – THÉÂTRE DE PARIS

folle-amanda♥♥♥ Le grand écart ! Après l’archi-dépouillé Elvira au théâtre de l’Athénée jeudi dernier, découverte de « Folle Amanda », l’un des grands « classiques » du théâtre boulevardier des années 70. Écrit par le duo Pierre Barillet & Jean-Pierre Grédy, immortalisé par Jacqueline Maillan puis repris par Line Renaud, la pièce raconte les déboires d’une ancienne vedette de music-hall complètement ruinée qui décide de publier ses mémoires pour pallier ses soucis d’argent. Mais encore doit-elle convaincre son ex-mari Philippe qui désormais ministre en exercice, tente de l’en dissuader….

Production très soignée et un excellent moment de théâtre ! J’avoue ne pas être fan du genre mais  j’ai très vite succombé au charme de cette pièce assez irrésistible! D’abord soulignons-le, dans l’exercice « casse-gueule » de la reprise, point d’opération de modernisation: tout a été gardé « dans le jus » de l’époque : univers, décors et costumes seventies, ce qui donne un charme indéniable à l’ensemble. Ajoutons un à un tous les ingrédients du parfait boulevard : un texte savoureux et ciselé qui n’a pas pris une ride, une troupe de comédiens, emmenés par l’impeccable Michèle Bernier/Amanda généreuse, « canaille » et gouailleuse à souhait, qui s’en donnent à cœur joie (mentions spéciales à Philippe Lelièvre et Pierre Cassignard), une mise en scène bien huilée, parfaitement maîtrisée, rondement menée, un décor chaleureux et très soigné. Bref, deux heures d’absolue fantaisie et sémillance ! 

Attention, 10 représentation seulement. Mais pour célébrer les cinquante ans de la mythique émission « Au théâtre ce soir » qui firent les grandes heures de l’ORTF dans les années 60/70, la pièce sera retransmise en direct sur TF1 samedi 21 janvier à 20h55. A vos postes en ces températures polaires, vous passerez un excellent moment ! 

Signé Elisabeth 

FOLLE AMANDA 

Théâtre de Paris, 15 rue Blanche, 75009 Paris (métro Blanche, Pigalle)

Jusqu’au 22 janvier 2017, du mardi au samedi à 20h45, samedi et dimanche à 15h00

Diffusion en direct sur TF1 samedi 21 janvier à 20h55

Au théâtre Antoine jusqu’au 7 mai 2017

Crédit photos : Christophe Chevalin 

FOLLE AMANDAFOLLE AMANDAFOLLE AMANDAFOLLE AMANDAFOLLE AMANDA

 

 

  

LE RADEAU DE LA MÉDUSE – THÉÂTRE DE PARIS (spectacle en création)

RADEAU-ThParis-40X60Au centre de la scène, quelques planches assemblées par des cordages nous font penser à un radeau. Devant elles, un immense plastique déferle de toute sa longueur à l’instar des vagues, sous un brouillard confondu dans une fumée blanche qui laisse entrevoir une batterie (Jacques Di Donato), un saxo (Nicolas Nageotte), une guitare (Simon Henocq). Dans une cacophonie à nous étourdir, ils se mettent en branle. Une atmosphère chaotique s’empare de la salle. Puis la voix (Isabelle Duthoit) nous annonce que La Méduse, dirigée par le capitaine Chaumareys, qui naviguait trop près des côtes, vient de s’échouer sur un banc de sable après avoir passé le cap Blanc.

Elle tient son récit d’un certain Savigny, chirurgien du bord, qui avait embarqué, le 17 juin 1816 – nous sommes au début de la Seconde Restauration – , au bord de la frégate qui naviguait vers les comptoirs coloniaux du Sénégal.
La marée ne va pas renflouer la frégate qui s’enfonce progressivement dans les hauts-fonds. Si des chaloupes ont pris à leur bord des passagers « royaux », la voix nous hurle son indignation quand les sans-noblesse, les sans-grade, des soldats, des officiers républicains, victimes d’une liste ségrégationniste, s’entassent sur le Radeau de la Méduse, construit à la hâte. Ils côtoieront la faim, la soif, la terreur, la folie, le cannibalisme… jusqu’à la mort. Une géhenne qui durera treize jours, seule une dizaine de passagers survivra sur 150 embarqués.   

À l’origine de cette tragédie historique, l’incompétence mais aussi l’arrogance d’un officier de marine, enclin à servir avant tout son goût du pouvoir et son rapport à la monarchie. Un naufrage de l’âme humaine sur fond de scandale politique. Une volonté pour Ivan Morane, le metteur en scène, d’y établir clairement un parallèle avec l’actualité tragique de ces milliers de migrants qui perdent leur vie en Méditerranée, aux portes de l’Europe. 

Un spectacle qui s’offre à nous dans une scénographie résolument contemporaine (live painting, live vidéo). Isabelle Duthoit puise avec une énergie incroyable dans ses entrailles pour nous raconter jour après jour ce drame : hurlements, gémissements, lamentations, criailleries, jaillissent de sa bouche. « Médusant », insupportable. Mais qu’importe, l’ambition est de marquer les esprits et de percuter délibérément le spectateur pour qu’il « touche le fond ». De l’audace… Cela passe ou cela casse.

Un spectacle en cours de réalisation. Un temps de préparation qui permettra à Isabelle Duthoit de réajuster certains tons de voix dans la simple narration du récit pour une pièce qu’elle semble porter seule (dommage ?).

Signé Carole !

Lecture-spectacle Le Radeau de la Méduse 

Présenté le 8 juin 2015 au Théâtre de Paris, 15 rue Blanche, 75009 Paris 

_DSC1912-2W_DSC1909-2W_9280132W

OPEN SPACE – THÉÂTRE de PARIS

40x60_OS_0Est-ce parce que je n’ai jamais travaillé en open space que je me suis tant ennuyée au spectacle de Mathilda May jeudi dernier ? La pièce rencontre un très gros succès public et critique depuis un an mais grosse déception me concernant ! Plantons le décor : la pièce raconte la journée de travail de 6 employés de bureau, 3 hommes et 3 femmes, qui évoluent dans un open space. On y retrouve l’employé ambitieux beau gosse qui en fait des tonnes, la secrétaire effacée et complexée qui en pince pour le premier, la workaddict alcoolique, le réservé qui a été mis au placard, le patron dictatorial qui fantasme sur la secrétaire mais se fait tyranniser par sa femme… Pendant 1 heure trente, s’enchaînent les mini évènements qui font le quotidien d’une journée de travail avec les contraintes connues d’un open space : bruit, promiscuité, manque d’intimité, épiement, …Tout cela aurait pu donner un très bon spectacle sauf que le parti-pris artistique réside dans le fait que les comédiens (tous excellents par ailleurs) ne s’expriment que par borborygmes, onomatopées, bruitages. Du coup, là où on aurait pu s’attendre à une lecture fine et assez subtile de la thématique « relations au travail », on assiste, faute de dialogue, à un enchaînement de tableaux – interprétés, chantés ou dansés – tous plus caricaturaux les uns que les autres, à la limite du grotesque : celui qui sautille tel un cabri pour aller la photocopieuse et se trémousse façon gogo-dancer, la machine à café en panne qui fait le bruit d’un moteur à réaction, le réparateur qui répare ladite machine tel un torero plantant ses dernières banderilles, la tentative de suicide d’un des salariés dans l’anonymat général, la workaddict qui sort au vu de tous sa bouteille de whisky, etc., etc… Que c’est lourd ! A se demander si on est dans un  bureau ou un music-hall. A moins que ce soit l’objectif de grossir le trait. Peut-être, dans tous les cas, je suis passée à côté, même si le spectacle ne manque pas d’atouts : un très bon casting de comédiens, quelques scènes très bien chorégraphiées, une jolie bande son et un décor ultra soigné. Bref, si vous aimez l’humour burlesque à la Monty Python, allez-y. Sinon….

Le point de vue d’Elisabeth 

OPEN SPACE

Théâtre de Paris • 15 rue Blanche, 75009 Paris

Du mardi au samedi à 21h & dimanche à 15h30

Jusqu’au 12 juillet 2015

Crédit photos : Giovanni Cittadini Cesi 

OPEN-SPACE_GiovanniCittadiniCesi_007

OPEN-SPACE_GiovanniCittadiniCesi_035OPEN-SPACE_GiovanniCittadiniCesi_030OPEN-SPACE_GiovanniCittadiniCesi_025

À CHACUN SA MADELEINE ! – THÉÂTRE de PARIS

image-1 (1)e_0Si vous arpentez comme moi de long en large le 9e arrondissement de Paris, et notamment le quartier de la Nouvelle Athènes, votre œil a forcément été attiré par cette affiche rose qui fleurit les murs et les vitrines des boulangeries du quartier : « À chacun sa madeleine ! » et son libellé appétissant : théâtre & dégustation : le premier spectacle à goûter ! Il n’en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité et me donner l’envie d’aller découvrir ce spectacle par un dimanche après-midi d’hiver. Dès l’arrivée au théâtre de Paris, le ton est donné ! Une fois votre billet présenté, une hôtesse vous remet une jolie boîte rose signée La pâtisserie des rêves, comme une invitation complice à la gourmandise.… L’envie est forte de l’ouvrir (il est 17h30 à ma montre, l’heure d’une pause sucrée, non ?) mais restons sages et attendons le lever de rideau. Autour de moi, je sens la même impatience dans la salle, mais les spectateurs ont posé poliment leur boîte sur leurs genoux. Patience, patience…

« À chacun sa madeleine ! » met en scène le comédien Marc Fayet, également auteur du spectacle, qui pendant une heure, égrène souvenirs d’enfance et tranches de vie à travers l’évocation de moments gourmands. Pour revivre avec lui ses souvenirs, il nous invite régulièrement à plonger dans la boîte à saveurs qui contient, on l’aura compris, les viennoiseries et gâteaux qu’il évoque en mots : palmiers bien craquants à la noix de coco, pain au chocolat moelleux, beignets à la confiture…tous délicieux au passage, merci La pâtisserie des rêves ! Savoureuse idée, d’autant que Marc Fayet, timbre de velours et présence ultra sympathique, est un formidable conteur qui a l’art et la manière de raconter des histoires de vie et de pâtisserie avec un talent et une saveur incomparables. Un spectacle très original et poétique qui met tous les sens en éveil. En sortant, on replonge forcément dans ses propres souvenirs gourmands : « Et ma madeleine à moi ? » : sans l’ombre d’une hésitation, les panettone de mes Noëls d’enfance, ces grosses brioches fourrées de raisins secs, fruits confits et zestes d’agrumes made in Italie.  J’en salive encore.

Le point de vue d’Elisabeth

À CHACUN SA MADELEINE

En partenariat avec La pâtisserie des rêves

Théâtre de Paris, Salle Réjane, 15 rue Blanche 75 009 Paris

Les dimanches à 17h30 jusqu’au 26 avril 2015

AChacunSaMadeleine-®M.Bernos_IMG_7582AChacunSaMadeleine-®M.Bernos_IMG_7427AChacunSaMadeleine-®M.Bernos_IMG_7732