LA FLEUR AU FUSIL – THÉÂTRE DE LA COMÉDIE BASTILLE

♥♥♥♥(♥) Le 25 avril 1974, au Portugal, la révolution des Œillets fait chuter la plus longue dictature d’Europe. Des milliers de Portugais marchent ensemble vers leur destin pour écrire, la Fleur au fusil. C’est l’histoire d’une démocratie qui se gagne par l’union d’un peuple et qui se conquiert avec des fleurs. En effet, ces hommes et ces femmes réussissent à gagner leur liberté sans qu’aucune goutte de sang ne soit versée.

Quand son petit-fils l’interroge sur sa vie, revient à la mémoire de Céleste, émigrée portugaise en France, les souvenirs passés de sa jeunesse muselée par la dictature de Salazar, de son arrivée en France par les chemins dangereux de la clandestinité, de ses nuits gelées sous les toits de taule ondulée dans le bidonville de Champigny-sur-Marne, de son histoire d’amour avec Zé, de son frère Chico, de la résistance, des œillets qui obstruent les canons, de la liberté retrouvée. Comment pourrait-elle oublier que pendant plus de quarante-huit années, les Portugais ont subi la loi martiale, la censure de la presse, l’interdiction aux femmes de conduire, l’obligation d’avoir l’autorisation de l’État pour se marier, avoir des enfants, travailler…

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JE NE SUIS PAS JOHNNY – THÉÂTRE LA FLÈCHE

♥♥♥♥ 4 septembre 1998. Stade de France. Un concert historique se prépare, mais la pluie s’invite. À travers le regard d’un fan inconditionnel et les figures qui ont façonné la légende, Je ne suis pas Johnny dépeint le monde fascinant des idoles et des adorateurs. Une réflexion fiévreuse sur la célébrité, la foi et notre besoin éternel de transcendance.

« À travers ce spectacle, je souhaite questionner la puissance de l’idole. Son emprise sur nos cœurs. Car même si Johnny pouvait entraîner des débats contradictoires sur ses qualités de chanteur, la pertinence de ses prises de position, l’extravagance de ses tenues, il ne laissait personne indifférent. Les gens qui l’ont vu sur scène ne pourront jamais vous soutenir le contraire. Il était fascinant, magnétique, et venait secouer notre être le plus profond. Car Johnny était un révélateur. Catalyseur de toutes les folies, il pouvait dynamiter les âmes qu’il touchait. Tel un Dieu ? Là est la question. À la fin du voyage, nous n’en saurons pas forcément plus sur Johnny. Mais après avoir vu tous ces personnages se livrer, s’abandonner ou même s’oublier, peut-être en saurons-nous un peu plus sur nous-même et sur nos propres idoles », confie Guillaume Marquet, auteur-metteur en scène (avec Nathalie Sadoz) et interprète.

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DU CHARBON DANS LES VEINES – THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL

♥♥♥♥ 1958. Noeux-Les-Mines, petite ville minière du nord de la France. Pierre et Vlad sont les deux meilleurs amis du monde. Ils partagent tout leur temps en creusant à la mine, en élevant des pigeons voyageurs et en jouant de l’accordéon dans l’orchestre local dirigé par Sosthène, personnage central de cette petite sphère joviale et haute en couleur, malgré la poussière du charbon. À partir du jour où Leila, la jeune et jolie Marocaine, vient jouer de l’accordéon dans l’orchestre, le monde des deux meilleurs amis ne sera plus le même…

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COUPURES – THÉÂTRE DE L’ŒUVRE

♥♥♥ Ce soir, dans l’assistance, personne n’y comprend plus rien. Comment Fréderic, maire écologiste, agriculteur, jeune père de famille, engagé, rêveur, pour le recyclage, les circuits courts, les pistes cyclables et le festival de musique débranchée… Bref, comment Fréderic a-t-il pu décider seul, et dans le secret, du déploiement de la dernière génération d’antennes-relais partout dans la commune ? Y aurait-il de la corruption, voire de la manipulation de la part du conseil municipal ?

Écrite et mise en scène par Paul-Éloi Forget et Samuel Valensi, Coupures est une comédie satirique qui interpelle et interroge sur la place du citoyen et de la citoyenne, ou plutôt celle qu’ils n’occupent pas au cœur du débat démocratique. Dans un décor minimaliste, la compagnie La Poursuite du Bleu nous plonge dans le monde rural où l’incursion des nouvelles technologies modifie le paysage, mais aussi le débat d’idées et la prise de décision des instances démocratiques.

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LA VIE EST UN SONGE – THÉÂTRE MONTANSIER (VERSAILLES)

♥♥♥ Le roi Basile d’une Pologne imaginaire a lu dans les astres que son fils prince héritier Sigismond deviendrait un tyran sanguinaire. La mort de sa femme en couches venant confirmer ses craintes, il prend la décision d’enfermer l’enfant dès sa naissance, et de cacher son existence. Le jeune homme grandit enchaîné dans une tournée auprès de Clothalde, son précepteur, en ignorant tout de sa lignée.​ Plusieurs années et plus tard, Rosaure, jeune femme qui souhaite se venger de l’abandon d’Astolphe, neveu du roi Basile, s’introduit dans la tour et découvre Sigismond. Au même moment Basile, envisageant de remettre la couronne à ses neveu et nièce, Astolphe et Étoile, décide de laisser une chance à son fils : le jeune homme, sous l’effet d’un filtre, s’endormira dans sa prison et se réveillera à la cour. S’il se comporte correctement, il sera roi ; s’il se montre violent et cruel, il retournera dans sa prison où on lui fera croire que tout n’était qu’un rêve. Le jeune homme se laisse dominer par ses pulsions. À son réveil dans la tour, l’impossibilité de distinguer le rêve de la réalité lui ouvre peu à peu la voie d’une réflexion profonde sur la vanité des hommes. Le peuple, réclamant son prince légitime, enjoindra Sigismond à la révolte jusqu’à ce que Basile s’avoue vaincu et que Sigismond, guidé par la sagesse, lui pardonne. « Sigismond envisage à présent la vie comme une succession de rêves, et, ce faisant, prend progressivement conscience du caractère illusoire de l’existence, se livrant à l’un des plus beaux monologues du théâtre européen. »

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EDMOND – THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL

Edmond-TPR-40x60-Moliere-OK-WEB-Site♥♥♥♥ Pour cette dernière chronique de la saison, j’arrive, comme l’on dit, après la bataille. L’encensement médiatiqueles cinq molières, le succès public (la salle était archi comble un 29 juillet) ont consacré Edmond comme LA pièce phénomène de cette saison 2016/2017. Alors affichons la couleur tout de suite, évidemment on comprend le succès parce qu’on a passé un excellent moment de théâtre. Lire la suite

MA VIE EN BIAIS – THÉÂTRE LA FLÈCHE

♥♥♥ Être une vraie héroïne, c’était le projet de sa vie. Mais de clown à « bookeuse » dans une maison close, elle a décroché (et perdu) 64 petits boulots ! À l’heure de l’ubérisation et des bullshit jobs, comment ajuster notre vie rêvée au monde du travail ?

Adaptée du texte de Claudia Shear, immense succès à Broadway, « Ma vie en biais est un miroir de nos peines en même temps qu’une porte ouverte sur l’espérance : on peut embrasser la vie de telle sorte qu’elle ne puisse, au final, que nous sourire. Avec ce spectacle, je propose de réaliser ensemble que s’adapter n’est pas renoncer, composer n’est pas se trahir ; que quoi qu’il arrive, l’humour est un outil puissant pour tenir debout, que la curiosité pour autrui est une nourriture revigorante qui réserve bien des surprises, que rien n’est jamais perdu et que d’une manière ou d’une autre, nous pouvons tous et toutes trouver l’existence qui nous convient. » (Tatiana Gousseff)

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LA CORDE – STUDIO MARIGNY  

♥♥♥♥ Louis et Gabriel, jeunes intellectuels arrogants, commettent un meurtre par pur défi, convaincus de leur supériorité. Leur victime ? Un camarade dont le cadavre repose sous les yeux de leurs invités, dissimulé dans un coffre en plein milieu du salon. Mais alors que la soirée bat son plein, entre conversations mondaines et piques acérées, Emile Cadell, leur ancien professeur, commence à douter… Tension insoutenable, jeu de manipulation et répliques mordantes s’entrelacent dans ce huis clos où l’ironie flirte avec le macabre. Derrière les rires et les verres qui s’entrechoquent, chaque mot pourrait bien trahir l’impensable… 

Thriller policier rendu mythique au cinéma par le maître du suspense Alfred Hitchcock avec James Stewart (1948), The Rope (1929) de Patrick Hamilton a été adapté pour le théâtre par Lilou Fogli et Julien Lambroschini. Tous deux nous en proposent une version modernisée, avec des répliques ciselées pleines d’humour, riche en rebondissements. Elle est mise en scène avec maestria par Guy-Pierre Couleau et Anne Poirier-Busson. Quant à l’interprétation, elle est remarquable que ce soit celle des deux meurtriers Audran Cattin et Thomas Ribière, de la maman de l’un d’eux Myriam Boyer, le professeur – enquêteur d’un jour Grégori Derangère, la fiancée de la victime Lucie Boujenah et le voisin du dessus Martin Karmann. Ils sont tous d’une justesse incroyable.

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LE VILLAGE DE L’ALLEMAND – THÉÂTRE DES GÉMEAUX PARISIENS

♥♥♥(♥) Rachel (contraction de Rachid et Helmut) et Malrich (Malek/Ulrich) sont deux frères nés d’un père allemand et d’une mère algérienne dans un village d’Algérie, Aïn Deb, près de Sétif. Ils sont envoyés très jeunes vivre en banlieue parisienne chez leur oncle Ali et son épouse. Tandis que l’aîné réussit brillamment ses études, le cadet erre au milieu des jeunes de la cité. Après le suicide de Rachel, Malrich se plonge dans le journal intime tenu par son frère pendant deux ans. Il y découvre des secrets de famille terribles liés au passé nazi de leur père, ancien officier SS réfugié en Algérie après la Seconde Guerre mondiale.

Inspiré d’une histoire vraie, Le Village de l’Allemand ou Le Journal des frères Schiller de Boualem Sansal (Editions Gallimard) propose une réflexion véhémente autour des liens de la filiation, le combat contre l’oubli et le négationnisme. Une parole nécessaire – hier, aujourd’hui, demain – à lire ou à entendre sur la scène des Gémeaux Parisiens.

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DANTON, ROBESPIERRE. LES RACINES DE LA LIBERTÉ – THÉÂTRE DES GÉMEAUX PARISIENS

♥♥♥♥ Dernière rencontre entre Danton et Robespierre, deux figures majeures de la Révolution française. Danton, géant excessif et spontané, amoureux du plaisir ; Robespierre, ascète élégant et réfléchi, philosophe de la Révolution. Deux conceptions de la vie, deux visions du bonheur séparent ces deux amis de légende. À une époque où, pour ses idéaux, on franchit sur l’échafaud les portes de la mort en chantant, vivre est un combat. Leur ultime joute verbale sera menée tel un duel jusqu’à la mort.

Dernier face-à-face, Danton et Robespierre, autour d’une immense table noire. Dès les premières répliques, le public plonge dans un moment essentiel de l’histoire de France. Le texte puissant d’Hugues Leforestier, mêlant astucieusement savoir historique et réflexion sur les aléas politiques rimant les destinées, est porté par la sobre mise en scène de Morgane Lombard. Il est ponctué de pointes d’humour et d’idées d’humanisme d’avant-garde. Passionnant d’un bout à l’autre. Le jeu des comédiens – Nathalie Mann et Hugues Leforestier – est hors pair. (Il n’y a pas d’erreur, c’est bien une femme qui joue le rôle de Robespierre, elle est vraiment remarquable de vérité.) Les costumes et les perruques d’époque sont magnifiques.

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