LA DÉLICATESSE – THÉÂTRE DE L’ŒUVRE

♥♥♥♥ Au départ… C’est une histoire d’amour « évidente » : Nathalie et François sont heureux, ils s’aiment. Ils ont la vie devant eux. Un jour, François décède brutalement dans un accident. Comme on se perd soi-même après un drame, s’ensuit pour Nathalie une longue traversée du désert. Son cœur devient une forteresse, sa vie une routine sans âme. Elle va devoir réapprendre à vivre, presque malgré elle. Jusqu’au jour où elle rencontre Markus, un collègue, un homme simple, délicat, mais bien loin des canons de beauté. Sur un bienheureux malentendu, il obtient de la belle un baiser volé. Pour lui, c’est un signe du destin. Aussi, malgré sa timidité, il se lance à sa conquête… avec délicatesse.

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LE SOURIRE AU PIED DE L’ÉCHELLE – THÉÂTRE DE L’OEUVRE

thumbnail♥♥♥♥Auguste, être solaire, nous raconte ses aventures sur la piste d’un cirque, les errances de son existence, les luttes contre ses contradictions, voire sa propre hypocrisie. Lire la suite

SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE – THÉÂTRE DE L’OEUVRE

vz-057c4dc0-b989-421f-b292-0834a1fcaaae♥♥ Ni déçue, ni conquise par « Scènes de la vie conjugale » à l’affiche du théâtre de l’Oeuvre. La pièce, mise en scène par Safy Nebbou, est inspirée du célèbre film éponyme du cinéaste suédois Ingmar Bergman (1973). Johann (Raphaël Personnaz) et Marianne (Laetitia Casta) sont mariés depuis dix ans, ont deux filles et semblent filer le parfait bonheur. Pourtant, l’amour a cédé la place à une certaine routine, les cœurs et surtout les corps ne se rencontrent plus, et les failles se font jour. Lui la quitte et c’est le départ de vingt années chaotiques, durant lesquelles le couple n’arrive plus à communiquer, se désunit, se meurtrit, se déchire, se retrouve. Autopsie d’un couple à la dérive à coups d’engueulades, de confidences, de tension sexuelle…jusqu’à une happy end ? Débat passionné entre les blogueurs présents ce soir là….

Beau spectacle mais …froid !! Beau car le texte est magnifique et le couple de comédiens pour le moins photogénique. Raphaël Personnaz sert superbement son personnage de mari lâche et faible, perdu dans ses choix, voulant rester maître de la situation. Sans conteste un grand comédien, une grande présence! Sa partenaire Laetitia Casta offre quelques très bons moments mais donne l’impression d’être un peu trop sage, un peu trop sur la réserve là où l’on attendrait plus tempétueuse et volcanique. C’est le choix de Safy Nebbou qui a misé sur une mise en scène ultra minimaliste pour révéler toute la puissance du texte (intéressant) mais dans un décor absolument glacial (dommage). Une pièce qui ne démérite pas mais qui ne m’a pas emportée. ♦

Signé Elisabeth 

SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE 

Théâtre de l’Oeuvre, 55 rue de Clichy, 75009 Paris (métro Place de Clichy)

Du mercredi au samedi à 21h00 et du samedi au dimanche à 17h00 • Jusqu’au 30 avril 2017

Crédit Photos : Pascal Victor/ArtComPress

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LA DERNIÈRE BANDE – THÉÂTRE DE L’OEUVRE

derniere-bande-weber170Il est déjà sur scène quand le public s’installe. Alors que la salle s’éteint doucement et que les derniers chuchotements cessent, un halo de lumière d’une vieille lampe industrielle éclaire un homme avachi sur un bureau couvert d’un désordre de boîtes de métal. Il relève péniblement la tête pour se présenter à nous : le crâne dégarni, les cheveux blancs ébouriffés, les yeux à demi-clos par la lumière crue, le visage ridé, grimé de blanc, le nez rouge…Ce vieux clown pathétique et solitaire prêterait même à faire sourire mais l’émotion nous étreint déjà. Irrésistiblement. « La Dernière Bande » – écrit en 1958 – raconte l’histoire de ce vieil homme, Krapp, qui chaque année, le jour de son anniversaire, enregistre les souvenirs qui ont marqué son année écoulée. Mais ce soir-là, alors qu’il s’apprête à enregistrer, il va écouter une « dernière bande », celle-là même enregistrée trente ans plus tôt -alors qu’il avait 39 ans – et replonger dans les souvenirs de sa vie, faite de vaines illusions, de remords, de regrets, et d’un amour féminin définitivement perdu. Théâtre minimaliste par excellence, « La Dernière Bande » explore les thèmes chers à Beckett : la vieillesse et l’absurdité de l’existence.

Une heure de théâtre exceptionnelle ! Jacques Weber, méconnaissable, offre une interprétation d’une justesse et d’une densité remarquable. Les déplacements sont lents, les gestes précis, il faut voir le comédien occuper l’espace, se déplacer, tituber, s’écrouler, coller l’oreille à la baffe, les yeux noyés par l’émotion à l’écoute de sa vie passée. Mélange de burlesque et de grandeur, de quotidienneté et de sublime, il offre au personnage une profondeur inouïe, balloté entre son présent misérable et un passé fantasmé. Avec un dispositif scénique réduit au minimum (une lampe, un bureau, un magnétophone), le metteur en scène allemand Peter Stein propose une adaptation qui fera date et un grand moment de théâtre. 

Signé Elisabeth

LA DERNIÈRE BANDE

Théâtre de l’Œuvre, 55 rue de Clichy, Paris 9eme

Du mardi au samedi à 21h • samedi à 18h et le dimanche à 15h

Durée : 1 heure 

Crédit photos : Dunnara MERAS

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HOME – THÉÂTRE DE L’OEUVRE

home170Singulier et attachant spectacle que « Home » actuellement au théâtre de l’Oeuvre qui ne devrait laisser aucun spectateur indifférent. Disons-le tout net : on adore ou on s’ennuie devant ce nouvel opus de Gérard Desarthe (après « Ashes » l’an dernier au même théâtre de l’Oeuvre). Personnellement, j’ai trouvé la pièce intéressante et bien défendue par un casting solide (Gérard Desarthe, Carole Bouquet, Pierre Palmade, Valérie Karsenti et Vincent Deniard). « Home » écrit en 1970 par David Storey, nous plonge au cœur d’une Angleterre no man’s land dans l’arrière cour sordide et misérable d’une maison de santé psychiatrique. Le mot ne sera pour autant jamais cité. Deux pensionnaires, Harry (Gérard Desarthe) et Jack (Pierre Palmade), plutôt bien mis, chapeautés et canne en main, viennent y prendre le soleil un moment et s’y attardent pour échanger banalités, parler pluie et beau temps et relater quelques anecdotes sur leur famille. Alors qu’ils quittent leur chaise après un long dialogue sans intérêt, ils sont bientôt remplacés par deux femmes, Kathleen (Carole Bouquet) et Marjorie (Valérie Karsenti), sans âge, déglinguées, foutrac, puis par Alfred (Vincent Deniard) un autre pensionnaire des lieux,  un colosse au costume de lutteur, paumé, lunaire, l’œil baladeur. Point de réelle action ici, l’histoire de cette petite « humanité » s’articule autour de petits évènements qui rythment la journée pour combler le vide de leur existence : chercher des chaises pour prendre le soleil, se presser à la cantine, regarder les autres passer, parler de tout et de rien.

A travers les errances et les désillusions de ses cinq personnages démunis, paumés, inadaptés, David Storey questionne nos propres désillusions face à une sociéte en perte de repères et de sens. On est assez proche d’un univers à la Ionesco, absurde et très profond en même temps. La mise en scène de Gérard Desarthe est juste et reflète bien le mal-être et malaise des personnages en proie à leurs doutes et angoisses. De nombreuses critiques ont salué la performance de Pierre Palmade mais ma palme personnelle irait plutôt à Gérard Desarthe, formidable de justesse psychique et gestuelle dans son rôle d’inadapté qui essaye de donner le change. Le binôme féminin fonctionne peut-être un peu moins bien, tant les personnages ont l’air sûr d’elles pour être complètement crédibles dans les personnages paumés qu’elles sont censées interpréter. Une pièce toute en nuances qui peut désorienter mais ne manque pas d’intérêt.

Le point de vue d’Elisabeth 

HOME

Théâtre de l’Oeuvre, 55 rue de Clichy, 75009 Paris

Du mardi au samedi à 21h

Matinées le samedi à 16h et le dimanche à 15h

Jusqu’au 20 décembre 2015

Durée : 1h30

Crédit photo : Dunnara Meas 

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UN CAFÉ AVEC David Roux – directeur publication et responsable communication des Théâtres Parisiens Associés

1506581_970566599640087_7093342689131215636_nFlash back au coeur de l’été. 24 juillet dernier, pas de café en terrasse exceptionnellement mais un rendez-vous téléphonique avec David ROUX, directeur de la publication et responsable communication des Théâtres Parisiens Associés. Trois mots qui cachent une belle aventure au service du théâtre privé. Vocation, mission et enjeux des Théâtres Parisiens Associés, David Roux nous dit tout !

Bonjour David, pourriez-vous nous présenter le réseau des Théâtres Parisiens Associés (TPA) ?

David Roux : Théâtres Parisiens Associés est une enseigne commerciale grand public, créée en 2010, qui regroupe à ce jour 55 théâtres privés parisiens, tous adhérents de l’Association pour le Soutien du Théâtre Privé (ASTP), qui existe depuis 1964. Un mot sur cette association qui a pour rôle principal de soutenir la création de spectacles, les emplois artistiques ou techniques et ainsi de permettre aux théâtres de produire leurs spectacles et de continuer à être indépendants. L’association perçoit une taxe fiscale et organise ensuite un système de redistribution solidaire entre les différents théâtres privés du réseau, via la gestion d’un fonds de soutien. Schématiquement, c’est un système de mutualisation des risques qui permet aux succès des uns de financer, sinon d’amortir, les échecs des autres.

Quelle est la vocation du réseau TPA ? Et ses objectifs ?

D.R : La vocation de notre réseau, c’est d’apporter une réponse collective aux enjeux des théâtres privés aujourd’hui et notamment de lutter contre la montée en puissance d’un certain nombre d’opérateurs de billetterie. Depuis le début des années 2000, c’est vrai qu’un certain nombre d’acteurs dans ce domaine ont commencé à prendre énormément de poids, parfois trop et parfois au détriment des théâtres eux-mêmes. Il y a donc eu cette volonté commune d’essayer de sortir de la dépendance de ces billetteries en ligne et de communiquer davantage et collectivement sur Internet, en partant de l’idée qu’on est plus fort à 55 que chacun dans son coin. Cela nous a amenés à créer ce portail commun, qui est tout simplement une vitrine de la programmation des 55 théâtres du réseau. Notre rôle : offrir un maximum de visibilité à nos théâtres via notre site web et donner envie aux internautes de réserver. Il faut bien préciser que chaque théâtre reste maître de sa programmation, de ses choix artistiques, de sa politique tarifaire et que TPA n’est pas une entité qui émet de la billetterie… Concrètement, lorsqu’on clique sur le bouton « RÉSERVER », l’internaute est redirigé vers la billetterie du théâtre concerné. Dans tous les cas, on est à un moment où, les directeurs de nos théâtres ont bien compris que le théâtre et le numérique ne sont pas des forces contradictoires mais bien au contraire des forces complémentaires. Beaucoup sont désormais persuadés qu’Internet est un formidable outil à leur disposition pour mettre en avant leur spectacle et attirer du monde.

Pourquoi avoir baptisé le réseau « Théâtres Parisiens Associés » ?

D.R : D’une part, pour s’affranchir de la sémantique « théâtre privé » qui fait référence à un système économique mais dont le public n’a pas forcément conscience ou connaissance et d’autre part pour éviter d’utiliser le mot « privé » pour parler de lieux dont la vocation est d’accueillir du public !

741ae6045d1ad5d5004049725a5dc8b6Quelles valeurs théâtrales défendez-vous aujourd’hui ?  

D.R. : A travers notre réseau, nous défendons bien sûr des valeurs de qualité mais avant tout des valeurs d’éclectisme et de diversité. Tous nos théâtres possèdent leur propre ligne éditoriale ce qui rend l’offre très variée : certains sont spécialisés dans la comédie ou le one man show, d’autres proposent un théâtre plus exigeant, moins purement divertissant, comme le théâtre de l’Œuvre ou le théâtre de l’Atelier. Dans tous les cas, notre position n’est pas d’influer sur la programmation des théâtres car nous défendons leur indépendance.

Le réseau dispose de 55 théâtres à ce jour. Quelles sont les conditions d’adhésion pour un théâtre ? Y a-t-il  des contraintes (taille, répertoire, capacité…) ?

D.R : D’abord, le théâtre doit en faire la demande auprès de l’ASTP. Puis, lorsqu’on est adhérent à l’ASTP et qu’on est une salle parisienne, on intègre automatiquement le réseau TPA. Parmi les critères d’adhésion principaux, il y a le fait que nos théâtres doivent produire plus des trois quarts des représentations données chaque année. Nos théâtres ont donc tous en commun d’être des théâtres producteurs, contrairement à d’autres théâtres d’économie privée, qui, eux, se contentent de louer leur espace. Ensuite, le théâtre ne doit toucher aucune subvention publique et, bien sûr il doit aussi impérativement respecter toutes les normes de sécurité, d’accueil du public ainsi que les conventions collectives, qu’il s’agisse des statuts et droits des techniciens, des salariés administratifs ou des artistes. Quand des comédiens se produisent sur scène, ils doivent tout à fait normalement toucher un salaire. Ils ne doivent pas payer pour jouer comme cela arrive parfois dans certains petits « théâtres ». Par ailleurs, il y a des obligations d’emploi permanent de personnel administratif et de personnel technique liées à la jauge du théâtre, c’est-à-dire à la capacité d’accueil du public. Par exemple, une salle avec une jauge de 800 places va devoir compter dans ses effectifs deux techniciens permanents et deux administratifs. Evidemment, selon les besoins de chaque spectacle, il peut y avoir plusieurs techniciens supplémentaires employés par le théâtre comme intermittents. Ces exigences d’emploi permanent varient selon la jauge des théâtres. 

Campagne d'affichage septembre 2014

Campagne d’affichage septembre 2014

De quels outils de communication disposez-vous pour offrir de la visibilité au réseau ?

D.R : Il faut préciser avant tout que nous avons des moyens limités et qu’il faut faire nécessairement des choix. Pour faire simple, tout est exclusivement concentré sur notre site web et nos réseaux sociaux. On tente de trouver des alternatives qui ne sont pas trop « gourmandes » financièrement parlant. On a développé par exemple un partenariat avec le journal Le Parisien et son club d’abonnés. On essaye de développer des partenariats avec des blogs théâtre et/ou des blogs culturels. En revanche, pour certains évènements importants, comme le lancement de notre nouveau site web en mai 2014, nous avions diffusé une grande campagne d’affichage dans le métro, noué des partenariats médias avec des supports comme Les Echos, Télérama, Le Parisien. On s’est donné des moyens exceptionnels qu’il est malheureusement impossible, du moins difficile, de mobiliser chaque année.

Parlez-nous justement de cette refonte complète du site web en mai 2014. Quels ont été les changements majeurs ?

D.R : Quand nous avons décidé de refondre notre site web, il avait déjà quatre ans et commençait à être obsolète. Il n’était pas en vérité conçu et tendu vers un but commercial. L’objectif de cette refonte a donc été, sans se départir de l’aspect qualitatif du site, de flécher davantage vers une efficacité commerciale tout en maintenant l’attractivité et la richesse de notre offre (100 à 150 spectacles sont proposés en permanence dans le réseau). Concrètement, on a privilégié l’affichage de grands visuels, cherché à développer une navigation spontanée, intuitive et bien sûr valoriser les offres promotionnelles. Il a fallu d’ailleurs être didactique, pédagogique auprès des directeurs de théâtre et leur démontrer que la vocation commerciale d’un site web n’était pas une maladie honteuse ! Dans tous les cas, ce qui est très encourageant, c’est que cela s’est traduit par des chiffres en constante augmentation. On naviguait autour de 850 000 visiteurs uniques en 2014. A partir de février 2015, on a enregistré une progression située entre + 25% et + 60% par rapport à l’année précédente à la même époque ! Aujourd’hui, on comptabilise 80 000 à 100 000 visiteurs uniques par mois et on vise le million de visiteurs uniques pour l’année 2015 ! Globalement, les courbes de fréquentations de notre site suivent exactement la courbe de fréquentation des salles, c’est-à-dire des pics sur la période septembre-décembre, une grosse baisse en janvier, un regain entre février et avril puis un reflux à partir de mai et sur la période estivale. Mais notre travail est de continuer au jour le jour à enrichir le contenu du site et améliorer son efficacité commerciale.  

Et connaissez-vous le taux de réservation ?

D.R : Malheureusement non ! C’est une donnée très importante que l’on cherche à obtenir mais on ne dispose pas encore des chiffres, pour la bonne et simple raison que lorsque l’internaute clique sur le bouton « RÉSERVER », il est redirigé vers la billetterie du théâtre et que, à ce jour, aucun des trois gros logiciels de billetterie utilisés par nos théâtres n’est en mesure de fournir ce type de statistiques. C’est très frustrant de ne pas pouvoir tracer ces statistiques même si on a bon espoir de les récupérer un jour ! Je peux vous confirmer en revanche que le trafic généré par le site est très qualifié car le taux de clics sur le bouton « RÉSERVER » est de l’ordre de 34% – 37% en moyenne, ce qui est très satisfaisant !

Au quotidien, comment fonctionnez-vous ? Quels sont les domaines d’action ? Y a-t-il une équipe dédiée ?

D.R : Nous sommes une équipe réduite et très souple. Au quotidien, nous travaillons avec une agence web qui met à disposition un web manager chargé du référencement, des développeurs et des community managers en charge d’animer nos réseaux sociaux. Dans ce domaine, le travail effectué commence à porter ses fruits par exemple avec plus de  24 500 personnes qui nous suivent sur Facebook et près de 3 500 followers sur twitter.

Comédie des Champs-Elysées - membre du réseau TPA

Comédie des Champs-Elysées – membre du réseau TPA

Plus globalement, quels sont, selon vous, les enjeux du théâtre privé aujourd’hui ?

D.R : Les défis sont nombreux et existent, en réalité, depuis toujours : faire des succès, faire émerger des auteurs qui rencontreront un écho, qui trouveront leur public. Je reste persuadé que, quel que le soit le théâtre, quelle que soit l’économie du théâtre, un auteur saura rencontrer son public si la qualité, la créativité, et l’inattendu sont au rendez-vous. Les succès de Sébastien Thiery ou d’Alexis Michalik tendent à le prouver. Tout cela me donne confiance dans le public des théâtres privés qui ne réservera pas uniquement un billet pour une tête d’affiche ou une star de télé, mais saura se laisser séduire, surprendre par de nouvelles signatures ou de nouveaux univers théâtraux. Quand on va voir un Shakespeare à la Porte Saint-Martin avec Lorant Deutsch, je suis persuadé que beaucoup de personnes vont voir un Shakespeare pour la première fois et y découvrent une modernité. L’enjeu principal, c’est de faire savoir que ces pièces-là existent dans un contexte où l’offre culturelle est de plus en plus riche, de plus en plus accessible depuis son canapé sans bouger et parfois même sans payer.

Merci David. Et pour conclure, quelle est l’actualité et les projets de TPA ?

D.R : Tout simplement de continuer à communiquer le plus efficacement possible pour que nos théâtres en recueillent les fruits. Cela signifie concrètement continuer à doper la fréquentation de notre site. On réfléchit aussi à mettre en place des contenus vidéo, développer de nouveaux partenariats avec d’autres enseignes que Le Parisien … Les idées ne manquent pas, on y travaille !

Propos recueillis par Elisabeth Donetti 

Pour aller plus loin :

http://www.theatresparisiensassocies.com/

http://www.astp.asso.fr

LE RÉCITAL EMPHATIQUE – THÉÂTRE de L’OEUVRE

recital-affiche-largeIRRÉSISTIBLE ! Un  petit bijou de spectacle qui ne ressemble à aucun autre ! J’ai été littéralement scotchée par Le Récital Emphatique de et avec Michel Fau, au théâtre de l’œuvre mercredi dernier. Michel Fau, je l’avais découvert cet hiver dans Le Misanthrope. Mais pour ce Récital, il troque les habits du sombre et tourmenté Alceste pour incarner une diva-tragédienne baroque, fantasque, déglinguée – mix improbable de Bianca Castafiore, Sarah Bernard et Montserrat Caballé réunies ! – et offrir un tour de chant burlesque et décadent.  On l’aura compris, le spectacle est un hommage vibrant et jubilatoire aux cantatrices d’opéra et aux tragédiennes disparues, qui ont toujours fasciné M. Fau. « Je me moque, certes, mais ce spectacle est aussi une cérémonie funèbre, un hommage à des femmes disparues » souligne-t-il. Et pour faire revivre le mythe de la Diva Assoluta, Michel Fau ne lésine pas : drapé d’une robe lamée or, juché sur des escarpins aiguille, choucroute brushingée, cils XXL et eyeliner outrancier, il est méconnaissable et irrésistible !  Seul, ou plutôt seule en scène, avec son pianiste (le parfait Mathieu El Fassi), il revisite pendant 1 heure 30 monologues tragiques et airs célèbres avec une saveur, un humour et un sens de la scène incomparables! Déclinaison de la tirade célébrissime de Phèdre sous 4 interprétations (boulevard, tragédie, vieux françois, ..) qui illustre au passage tout son talent de comédien – parodie d’un texte durassien (Mékong B4), reprise du Summertime de Gershwin, Je veux de Zaz et Comme un ouragan d’une célèbre princesse monégasque, entre autres  surprises. C’est jubilatoire ! Michel Fau ne s’interdit rien, s’en donne à cœur joie et fait mouche à chaque fois. Cela aurait pu virer grotesque mais avec son talent, il peut tout se permettre. Il lui suffit d’une œillade tragique, d’un entrechat, d’un soupir éploré, d’un tremolo ou d’une roucoulade suggestive pour déclencher les rires. L’air de ne pas y toucher,  il en met des tonnes et nous fait passer une soirée exquise. On aurait aimé qu’elle se prolonge jusqu’au bout de la nuit….

Le point de vue d’Elisabeth 

LE RÉCITAL EMPHATIQUE 

Théâtre de l’Œuvre • 55 rue de Clichy, 75009 Paris

Du mardi au samedi à 21h30

Jusqu’au 19 juillet 

 

 

LE MISANTHROPE – THÉÂTRE de L’OEUVRE

misanthrope-affiche-largeAprès les facéties de Régis Mailhot, il me tardait d’aller voir LE MISANTHROPE mis en scène par Michel FAU au THÉÂTRE DE L’OEUVRE. C’est chose faite !

Le Misanthrope, c’est l’histoire d’Alceste et Célimène. Alceste haït la société des hommes, ses codes, son hypocrisie et ne rêve que de sincérité. Mais il est secrètement amoureux de Célimène, jeune coquette qui fait tourner le cœur des hommes et manie l’intrigue et l’hypocrisie à ravir. Lui n’est que noirceur et intransigeance. Elle n’est que préciosité et frivolité, emprisonnée dans les carcans de son époque. Deux âmes en souffrance qui s’aimeront, se confronteront jusqu’à la rupture et l’exil inévitable.

Michel Fau s’attaque au classique des classiques avec un parti pris scénographique et artistique qui séduira ou ne séduira pas mais ne laissera personne indifférent. « Il faut rêver le XVIIème siècle, profiter du style baroque de l’œuvre et exploiter l’alexandrin qui est le vers noble, pour mettre en lumière un monde décadent et raffiné, précieux et féroce » indique-t-il dans sa note de metteur en scène. Pari fort réussi de ce point de vue. Dès le lever du rideau, on est plongé dans une esthétique sophistiquée, saturée de couleurs, de rubans, de strass, un vrai « bling bling » Grand Siècle. Il faut noter le soin tout particulier apporté aux costumes, perruques et maquillages, tous plus superbes les uns que les autres et parfaitement sublimés par la lumière chaude et intimiste de Joël Fabing.

A ce régal des yeux s’ajoute celui des oreilles car Michel Fau aime la langue du XVIIème et le respect des 12 syllabes de l’alexandrin. Le texte est servi par un casting masculin remarquable, à commencer par Michel Fau/Alceste qui fait résonner les vers de manière résolument moderne et sait, d’un regard, d’une posture, d’un silence jouer toute la gamme d’émotions du sombre Alceste. J’ai trouvé Jean-Pierre Lorit très convaincant en sage et raisonnable Philinte (quelle voix, quelle diction !) ainsi que Roland Menou et Frédéric le Sacripan qui jouent leur partition de « petits marquis » avec beaucoup de talent, tout en préciosité et ridicule. Et puis coup de cœur personnel pour Jean-Paul Muel qui campe en Oronte un poète pédant surpoudré et surperruqué absolument irrésistible et déclenche les rires du public dès la pointe de son soulier posée sur scène. J’ai été sincèrement moins séduite par la distribution féminine. Je suis restée sur ma faim notamment pour les duels Célimène/Arsinoé, que j’attendais plus mordants et féroces.

Du bel ouvrage dans tous les cas!

Le point de vue d’Elisabeth 

 

LE MISANTHROPE, jusqu’au 9 mars 2014

Théâtre de l’Œuvre, 55 rue de Clichy (Paris 9ème)

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