VIEUX CON – THÉÂTRE DU ROND-POINT

Dans son spectacle, écrit pendant le confinement, Christophe Alévêque s’insurge contre l’absurdité de notre époque. En vrac : la raréfaction des ressources de notre planète, la dictature du virtuel, le développement des « ismes » de tout bord (féminisme, antiracisme, alarmisme, etc.), le déclin de l’esprit critique, le règne du politiquement correct, le consensus mou… À tout cela, il oppose l’esprit libertaire et léger des années 1980, son sens du collectif et du… n’importe quoi (par exemple, le « tiercé des cochons » auquel il participait, étant enfant). Il constate qu’il se sent en décalage total avec l’époque et de ce fait, qu’il fait partie maintenant de ce qu’on appelle les « vieux cons ». Sous prétexte d’expliquer à son enfant le monde d’aujourd’hui, il se lance dans une diatribe contre les travers de la société.

Mais pour dénoncer tout en faisant rire, encore faut-il trouver le bon ton. Or le traitement de ce constat, fait par l’humoriste, est dépourvu de tout recul et de fait, tombe un peu à plat. Succombant au cliché de la critique systématique que chacun peut faire par ailleurs, son spectacle ressemble plus à une compilation de brèves de comptoir qu’à un grand coup de gueule salvateur contre le système. On eût aimé un peu plus de mordant, voire de cynisme, pour déclencher notre hilarité. Preuve que n’est pas Charlie qui veut.

Le spectacle peine donc à décoller – si l’on excepte un groupe de fans, acquis d’avance – et ne parvient à nous faire vraiment rire qu’à l’évocation des tâtonnements et revirements de la politique de lutte contre le Covid. Peut-être parce que le sujet, pour le coup, est vraiment fédérateur ? Ce qui est le comble du paradoxe.

Malgré cette déception, on retrouve un Christophe Alévêque toujours aussi engagé, qui prône plus de fraternité, et nous fait le cadeau, en fin de spectacle, d’une jolie interprétation de la chanson « Danser encore », de HK.

Le billet de Véronique

VIEUX CON

Écrit et interprété par Christophe Alévêque, mise en scène par Philippe Sohier.

Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris

Jusqu’au 3 avril

Du vendredi au dimanche à 18 h 30



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