♥♥♥Nous avions tant apprécié de Wendy Beckett Camille Claudel, de l’ascension à la chute que nous nous devions d’assister à la première de Un espoir. Les trois reflets d’une adoption à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet.
Un espoir se voulait de mettre en scène une jeune fille partagée entre l’amour de deux femmes, sa mère biologique et sa mère adoptive. Malheureusement, les échanges autour du sujet énoncé furent bien rares. Par contre, les scènes nous relatant les complexités de la relation mère-fille, le besoin de plaire chez la femme après la quarantaine, la nécessité d’être apprêtée pour mettre en valeur sa féminité, la difficulté d’élever un enfant par une mère isolée, les obstacles pour refaire sa vie lorsqu’on est mère… ont abondé. Des propos bien ordinaires que peuvent tenir des femmes qu’elles soient adoptantes, adoptées ou pas. Heureusement, la psyché de l’enfant abandonné / adopté est esquissée avec justesse comme ses multiples questionnements, doutes et renoncements.
Quant à la mère biologique, pendant tout le spectacle, elle rôde autour de la maison où loge sa fille qu’elle a abandonnée dans un train en direction pour Marseille voilà déjà quatorze ans. Elle nous conte son histoire personnelle (dans laquelle nous avons relevé autant de zones troubles que d’incohérences mais l’âme humaine est rarement limpide) sans omettre ses errances mentales comme sentimentales.
Il nous faudra patienter jusqu’à la dernière scène pour qu’enfin ces trois femmes se rencontrent. Malheureusement, elles n’échangeront aucun mot, aucun geste de tendresse ou de cruauté car le terme de la pièce clôt leur entrevue. Dommage, leur rencontre si attendue aurait pu attiser notre réflexion endormie.
Toutes les mères sont imparfaites comme toutes les histoires d’adoption. Chaque femme fait de son mieux, donne le meilleur d’elle-même, pour accompagner ses enfants, nés de sa chair ou pas, sur le chemin de la vie. Voilà le message que voulait nous transmettre Wendy Beckett. Néanmoins, si la crainte de la perte de ses repères comme le tiraillement des sentiments de chacune des protagonistes ont bien été effleurés, je n’ai franchement pas été convaincue par son propos quelque peu décousu et épars. Par contre, coup de chapeau aux trois comédiennes – Hélène Babu, Christine Gagnepain et Rébecca Williams – dont le jeu est digne d’un travail d’orfèvre artistique. ♦
Le regard d’Isabelle
L’Athénée Théâtre Louis Jouvet, Square de l’Opéra – Louis Jouvet / 7 rue Boudreau – 75009 Paris (metro Havre Caumartin)
Jusqu’au 28 mars 2020
Les mardis à 19 h, du mercredi au samedi à 20 h.
Durée : 1 h 15
Crédit photos : Julian Villalba