♥♥ Bien déçue par Le Tartuffe de Michel Fau, annoncé comme l’évènement de cette rentrée théâtrale ! Les papiers sont quasi tous dithyrambiques et les louanges pleuvent sur la qualité du spectacle, les partis pris de mise en scène, l’excellence de la distribution, l’interprétation au sommet du duo Bouquet/Fau, …
N’en jetez plus, les deux heures vingt de spectacle m’ont semblé personnellement interminables, passée la découverte du décor – il est vrai très soigné et inattendu comme souvent dans les pièces de M. Fau- et des superbes costumes – signés Christian Lacroix. Déçue donc par la mise en scène réduite au minimum, se limitant à des allers-retours plateau-coulisses, mais surtout par l’interprétation des deux protagonistes. Michel Bouquet (92 ans) m’a semblé trop âgé pour incarner le rôle d’Orgon, sa fragilité en plateau « transpire » et trahit son personnage : il attendrit là où il devrait faire peur. Michel Fau campe de son côté un Tartuffe d’opérette, baroque et « diva » à souhait et fait rire là où il devrait inquiéter. Difficile de succomber à la pièce mais peut-être ne faut-il pas prendre le spectacle de M. Fau comme une énième reconstitution historique du Tartuffe mais davantage comme un hommage rendu à son « Maître » Michel Bouquet, alors qu’il était étudiant au Conservatoire. Restent deux excellents seconds rôles : Christine Murillo (magistrale Dorine, inconvenante et incisive à souhait, c’est un régal de l’écouter) et Nicole Calfan, très convaincante dans le personnage d’Elmire. ♦
Signé Elisabeth
Théâtre de la Porte Saint-Martin, 18 boulevard Saint-Martin, 75010 Paris (métro Strasbourg Saint-Denis, République)
Du mardi au vendredi à 20h, samedi 20h30, dimanche à 16h
Durée : 2h20
Crédit photos : Marcel Hartmann