♥♥♥ Dans sa cuisine, Marguerite Steinheil s’exerce à son occupation favorite, la conception d’un plat sophistiqué « Les écrevisses à la Présidente ! » Toujours plus raffiné, toujours plus succulent, celui-ci maintient son entraînement à l’art de se remémorer dans la métaphore, tous ces moments délicieux où la vie de ses intimes fut à portée de perversité ! Que ce soit le président Félix Faure mort dans ses bras au cours d’une rencontre galante à l’Élysée en 1899, son propre mari ou sa mère, étrangement assassinés en 1908 alors qu’elle était retrouvée elle-même ligotée et bâillonnée par son valet de chambre… avant de devenir l’honorable et richissime Lady Robert Brooke Campbell Scarlett-Abinger, baronne et pairesse d’Angleterre.
Des spectateurs ont ri régulièrement pendant la représentation, totalement conquis par cette priapée d’écrevisses. Quant à moi, je n’ai pas vraiment apprécié ce plat : il manquait d’équilibre comme si ce texte avait été écrit pour mettre en avant uniquement le rôle principal. Le texte de Christian Siméon, au ton léger et au langage cru, donne la part belle à Marguerite Steinheil (Andréa Ferréol), laissant quasi silencieux le journaliste (Vincent Messager), supposé mener son interview, et octroyant à l’assistante de Mme Steinheil (Pauline Phelix) la surprenante liberté d’interpréter (fort joliment) trois chansons. À voir si on aime les grands numéros d’acteurs.
Le regard d’Isabelle
LA PRIAPÉE DES ÉCREVISSES
Théâtre le Chien qui fume
75, rue des Teinturiers – 84000 Avignon


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