
♥♥♥ Avec ce spectacle coécrit avec Clément Dazin, Ashtar Muallem, jeune Palestinienne qui vit en France, nous entraîne dans sa quête spirituelle à travers une performance qui mélange théâtre, cirque et clown. Elle nous livre ses questionnements sur le corps, la religion et ses croyances personnelles et nous fait partager ses paradoxes de jeune femme contemporaine.
Elle ne cache pas s’inspirer autant de sa grand-mère que des techniques de développement personnel en e-learning. Le tout avec beaucoup d’autodérision, tout en se contorsionnant devant nous, à la manière d’une professeure de yoga, parfois avec l’aide d’un long tissu suspendu au plafond.
« Mon pays, c’est mon corps » Cette affirmation d’Ashtar résume sa démarche artistique. Son corps étonnamment élastique devient un outil qui lui permet d’exprimer ses contradictions intérieures : étiré, désaxé, toujours en mouvement. Avec une facilité déconcertante, elle égrène ses souvenirs et parle de ses inquiétudes vis-à-vis de la situation de son pays occupé, la tête en bas, en rétroversion. Puis, dans une séquence pleine de loufoquerie, elle invite un homme du public (« le plus viril ») à monter sur scène et à éplucher des oignons pour démontrer le pouvoir symbolique des larmes, tandis qu’elle se livre à une danse mystique.
La mise en scène de Clément Dazin contribue à créer un climat d’insolite fantaisie qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. Une jolie performance, à la fois mystique et profane, qui oscille entre humour et gravité, interrogations personnelles et existentielles. On sort de la salle le sourire aux lèvres, mais la tête pleine de questionnements.
Le billet de Véronique
COSMOS
Monfort Théâtre 106, rue Brancion – 75015 Paris
Jusqu’au 15 octobre
Du mardi au samedi, à 19 h 30
Crédits photo : Christophe Raynaud de Lage

