LE DUR DESIR DE DURER – MONFORT THEATRE

♥♥♥♥ Après Le Jour du grand jour (voir ma précédente chronique), du Théâtre Dromesko, qui évoquait les mille et une petites cérémonies qui rythment la vie, voici venu le temps de la désillusion, de la perte, avant le grand saut final dans l’inconnu.

On ne peut pas réellement parler d’une suite, les deux spectacles pouvant se voir indépendamment l’un de l’autre, mais plutôt d’une continuité artistique. Si le thème est plus grave, le dernier opus du Théâtre Dromesko n’en conserve pas moins la touche de folie douce qui est sa marque de fabrique. Le titre, qui fait référence à un poème de Paul Éluard, résume à lui seul l’esprit de l’entreprise.

Le spectacle s’ouvre sur une saynète surprenante : le buste d’une indolente infante se pavanant sur un autel, porté par des jambes indociles. Comme à son habitude, très vite, la troupe nous entraîne dans une folle sarabande scandée par des corps qui s’élancent, courent à leur perte ou après leur vie qui leur échappe, s’entrelacent, se touchent et se repoussent avec une intensité bouleversante.

On y croise un couple qui s’interroge sur le sens de sa vie, des lits d’hôpitaux avec des malades qui se relaient, et, moment fort du spectacle, une tempête qui emporte tout sur son passage. Une tornade tumultueuse avec des êtres qui tombent, se relèvent, luttent pour rester debout coûte que coûte… Des fragments de vie qui passent, des bribes de rêve qui s’envolent et que l’on voudrait retenir.

Bien entendu, le fidèle marabout Charles, la truie et le petit chien (présents dès les débuts de la compagnie, dans les années 1990) sont de la partie, et l’ensemble est rythmé par un tourbillon de musique tzigane tour à tour grave ou légère. Si le talent des comédiens, danseurs et musiciens est d’une grande homogénéité, saluons tout de même la performance dansée de Florent Hamont dans une magnifique scène entre le rêve et la réalité.

Il ne reste plus que quelques jours, alors, amateurs de rêve et de poésie décalée, foncez !

Le billet de Véronique

LE DUR DESIR DE DURER
Le Monfort Théâtre – 106, rue Brancion, 75015 Paris
Jusqu’au 11 juin, du mercredi au samedi à 20 h 30

Crédit photo : Fanny Gonin

Une réflexion sur “LE DUR DESIR DE DURER – MONFORT THEATRE

  1. Les articles de Véronique (et des autres aussi, bien sûr ! ) sont tous merveilleusement alléchants.
    Dommage qu’on ne puisse tout voir !

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