LE PREMIER SEXE OU LA GROSSE ARNAQUE DE LA VIRILITÉ – LA SCALA PARIS

♥♥♥Comme son titre l’indique en partie, c’est le seul en scène d’un homme d’aujourd’hui, avec ses doutes, ses faiblesses, ses difficultés à trouver son chemin personnel. Un homme qui ne se reconnaît pas dans ce que les autres voudraient qu’il soit, à savoir, l’incarnation de la masculinité triomphante et de ses valeurs (la force physique et mentale, le succès auprès des filles, etc.)

Avec la complicité de Vladimir Perrin à la mise en scène, le comédien Mickaël Délis partage avec beaucoup d’autodérision le parcours d’un membre du premier sexe (lui, en l’occurrence) qui passe de l’enfance à l’âge adulte, de l’oppression – comme les femmes évoquées par Simone de Beauvoir, dont il revendique la filiation – à l’émancipation. Des années passées sur le divan l’ont de toute évidence aidé à accepter sa famille dysfonctionnelle – mais y a-t-il réellement des familles qui ne le sont pas, docteur ? –  et à tracer sa propre voie.

Tour à tour, il évoquera, avec talent et autodérision, sa mère dépressive et (trop) tolérante, son père obsédé par le sexe, ses camarades de classe, ses amours, un expert bien barré qui fait un cours sur la question du genre, et bien sûr, son fidèle psy, qui l’a aidé à s’accepter. Autant de personnages hauts en couleur qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui, et qu’il interprète à tour de rôle avec, pour unique accessoire, une écharpe blanche.

Le public est indéniablement touché par cette ode à la différence, intelligente et sensible, et applaudit à tout rompre. Mais je ne peux m’empêcher de me poser la question :  à quand le même spectacle avec un représentant du premier sexe, hétérosexuel celui-là, qui remettra en cause les mêmes clichés sur la virilité ? Cela serait, selon moi, encore plus subversif.

Le billet de Véronique

LE PREMIER SEXE OU LA GROSSE ARNAQUE DE LA VIRILITÉ
La Scala Paris
13, boulevard de Strasbourg
75010 Paris

Jusqu’au 30 mars 2025
Le mardi à 21 h 15, samedi à 19 h et dimanche à 17 h 15

Crédits photo © Marie Charbonnier

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