
♥♥♥ Le père de Paul lui a confié la garde de son chien, Zapata. Celui-ci dévore un saladier de guacamole et meurt subitement. Paul doit maintenant l’annoncer au reste de la famille, qui ne veut absolument pas l’entendre.
D’incompréhensions en maladresses, les mots perdus se heurtent, dévient et se croisent, le temps d’une joyeuse fuite en avant pour tenter de contourner les douleurs de la perte d’un compagnon chéri.
« Comment elles font les familles normales quand quelqu’un meurt ? », interroge l’un des personnages. Souvent, elles se taisent, passent sous silence leur peine, leurs souvenirs comme leurs sentiments par pudeur, par désarroi car les mots ne suffisent pas à apaiser, à raconter, à partager, à compenser l’absence y compris d’un ami à quatre pattes.
Barzoï parle de cet évitement parce qu’il fait mal au corps et au cœur, parce qu’il tord les mots et détourne les émotions. Barzoï fait entendre la douleur sous la drôlerie et par l’extravagance de la tournure des événements. De scène en scène, la situation dérape pour le plus grand bonheur des spectateurs… et pour ne rien dire sur la mort, ses mots comme ses silences, parce que personne n’y connaît rien, plus encore les jeunes d’aujourd’hui. Il faut bien avouer que notre société fait tout pour dissimuler la mort, le deuil et l’existence après la perte d’un être cher.
Le texte (Gabriella Rault, Aurélien Fontaine) comme la mise en scène (Gabriella Rault) de Barzoï sont pétris de grains de folie et de drôlerie ; les comédiens (Nusch Batut Guiraud, Aurélien Fontaine, Léa Negreira, Peter Sfeir, Milo Taft) jouent avec la fougue et la tendresse de la jeunesse.
Le regard d’Isabelle
Théâtre des déchargeurs
3, rue des Déchargeurs – 75001 Paris
Du jeudi au samedi à 19h jusqu’au 25 février 2023.




Crédits photo
Affiche : Melissa Fernades.
Photos : Romane Foer, Agathe Roger, Didier Monge, Gabriella Rault.