
♥♥♥Après le facétieux Phèdre ! l’auteur et metteur en scène suisse François Grémaud signe le deuxième opus de son cycle consacré aux grandes héroïnes féminines des arts. Place à Giselle, monument du ballet romantique, raconté et dansé par une formidable artiste, Samantha Van Wissen. Délicieusement instructif pour tout public !
Fidèle à la signature des spectacles de François Grémaud, la danseuse Samantha Van Wissen attend poliment en bord de scène le temps que les spectateurs s’installent et finissent leurs conversations. Quelques mouvements d’échauffement et sourires adressés au public avant de s’engager franchement sur le plateau et de nous embarquer dans le récit du plus mythique des ballets romantiques, Giselle, d’après le livret de Théophile Gautier. L’ambition est d’éclairer les différentes facettes du ballet, sa propre fable, son esthétisme à la fois musical et chorégraphique, le contexte historique de sa création, ses légendaires interprètes et nombreuses versions depuis la création de l’œuvre en 1841.
Et à cet exercice, la danseuse et comédienne néerlandaise Samantha Van Wissen excelle. Elle déroule, dans son excellent français, l’histoire de l’œuvre, ponctuée de commentaires à la fois érudits et cocasses, de descriptions impossibles, d’anecdotes drôles et éclairantes (les 36 entrechats de Noureev, la naissance du tutu… ). Sous ses airs de conférence un peu loufoque, on apprend multitude de choses et on admire tout à la fois le panache, la grâce et la présence scénique de cette ancienne danseuse, ayant notamment travaillé avec Anne Teresa de Keersmaeker, et joliment accompagnée par quatre jeunes musiciennes (flûte, violon, harpe, saxophone).
Giselle… ou l’art et la manière de transmettre le savoir et la connaissance par l’émotion et le récit. François Grémaud complètera bientôt sa trilogie avec son dernier spectacle dédié à Carmen. On ne manquera pas d’aller l’applaudir.
Signé Elisabeth
Théâtre de la Bastille, 79 rue de la Roquette, 75011 Paris
Tous les soirs à 21 h
Jusqu’au 24 janvier 2023
Crédits photo : Dorothée Thébert Filliger