
♥♥ Anissa n’a pas connu son père, elle le recherche depuis son plus jeune âge. Un jour, elle retrouve sa trace d’une manière digne des téléfilms les plus mélodramatiques.
Dix ans plus tard, Ahmed Madani, fasciné par son histoire, la pousse à partir à la recherche de cet homme pour en avoir le cœur net. Il propose à Anissa d’organiser son voyage et de l’accompagner. En accomplissant ce voyage vers son père, Anissa accomplit un voyage vers elle-même.
À leur retour, ils décident de créer un spectacle qui racontera leur incroyable périple, comme une invitation à prendre part à une réflexion sur la paternité.
Anissa s’active à son fourneau et les pâtisseries préparées (pralines et fondants au chocolat) seront partagées avec le public. Sur l’écran, des vidéos et des photos sorties des cartons. Dans la salle, restée toutes lumières allumées, les spectateurs sont régulièrement interpellés pour donner leur point de vue sur ce qu’ils voient et entendent : Anissa et d’Ahmed racontent leurs relations avec leur père respectif à une bande d’amis invités (le public) pour l’occasion à la maison autour de pâtisseries.
Dans un doux parfum d’un fondant au chocolat et d’amandes caramélisées, Anissa met tout son cœur à dévoiler la quête de son père absent depuis sa naissance, Ahmed savoure de raconter sa propre histoire avec son paternel et son regret de ne pas avoir été présent à son dernier rendez-vous, le public est sollicité à maintes reprises pour donner ses impressions comme ses sentiments. Le tout est sans pathos et pétri de bonnes intentions mais les quelques surprises du scénario ne dissimulent pas les longueurs du texte et les faiblesses du jeu. Anissa l’avoue, elle n’est pas comédienne de métier.
Est-ce que des scènes de la vie quotidienne peuvent être représentées telles quelles sur le plateau d’un théâtre sans mise en scène ? Au non du père serait un spectacle à voir par ceux qui ont du mal à passer les portes d’un théâtre, mais pas par ceux qui les fréquentent assidûment.
Le regard d’Isabelle
Tournée jusqu’en 2024 sur www.madanicompagnie.fr


Crédits photo : Ariane Catton