MAX – THÉÂTRE DU ROND-POINT

♥♥♥♥ Seul en scène, depuis le pays des morts, Max Linder s’adresse à Maud, sa fille de seize mois. Il lui raconte ses grandeurs et ses démons, ses amours et ses ténèbres… En 1905, acteur de théâtre, il découvre aux studios Pathé le cinéma, art naissant : une véritable révélation. Avec frénésie, il tourne cinq cents films, s’exporte à Hollywood, devient l’égal voire le « professeur » de Charlie Chaplin. Jaquette, chapeau de soie, haut de forme, souliers vernis et gants de noce, il invente l’élégance comique du dandy, parfait et désopilant gentleman. Vingt ans après ses débuts, en 1925, on découvrira les corps de Max Linder et de sa compagne dans une chambre de l’hôtel Baltimore, avenue Kléber.Il avait 40 ans.

Max, c’est l’histoire d’un fait divers qui a glacé le monde entier un matin de Toussaint 1925 : le suicide de Max Linder, la toute première star du cinéma du monde. Racontée et mise en scène par Stéphane Olivie-Bisson, « Max est doublement un fantôme puisqu’en dehors des murs de ce cinéma à Paris sur les Grands Boulevards qui porte son nom qu’il l’avait lui-même fait construire et inauguré en 1919, il ne reste presque plus rien de lui. Au lendemain de son suicide, il a payé sa mort deux fois. La plupart de ses films ont été détruits, envoyés au pilon, ou enterrés honteusement par la famille sous la vigne dans le Bordelais puis largement oubliés. Il ne figure pas même un nom ni un prénom sur sa pierre tombale au cimetière de Saint-Loubès, son village natal. »

Le texte de Stéphane Olivie-Bisson est touchant, généreux, poétique (malgré quelques longueurs) mais pourquoi avoir choisi de présenter Max en costume d’Adam au lever de rideau ? Revêtu d’un sarrau ou d’un collant, le spectacle n’en aurait nullement souffert.

Jérémy Lopez, sociétaire de la Comédie-Française, incarne le destin fabuleux et brisé de cette étoile oubliée, précurseur génial du 7e Art. Seul en scène, silhouette minuscule dépassée en taille par un haut, large et vieil écran blanc usé désespérément vide, dans l’attente éternelle d’un rai de lumière vers une nouvelle gloire, il égrène les moments forts de la vie professionnelle et amoureuse jusqu’à la fin tragique de la première star du cinéma.

Jérémy Lopez est époustouflant de justesse, magnifique, magistral. Tonnerre d’applaudissements mérité au comédien comme à l’auteur.

Le regard d’Isabelle

MAX
Théâtre du Rond-Point – Salle Roland Topor, 2 bis, Avenue Franklin-Roosevelt – 75008 Paris

Jusqu’au 9 octobre 2022, du mardi au samedi 20h30, le dimanche à 15h30

Durée : 1h30

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