♥♥ En apparence, nous allons assister à un concert. En réalité, il s’agit d’un projet séduisant porté par une équipe aussi talentueuse qu’enthousiaste (trois comédiens-chanteurs et deux musiciens : nous faire (re)découvrir le phénomène de l’écoute, à travers une leçon de musicologie d’un nouveau genre, le « concert-conférence » ou la « conférence-concert ». Un pari audacieux, qui s’appuie sur des allers-retours de la bande son à son argumentation théorique et qui brasse les genres avec allégresse.
Côté concert, nous entendrons, entre autres : un tube de Kate Bush, un air de Purcell, un lied de Malher, la bande-originale de La Strada, une performance de John Cage… et toutes sortes de sons. Le tout interprété par deux musiciens (dont Mathieu Bauer, le metteur en scène) et une mezzo-soprano (excellente Pauline Sikirdji), et mixé par un DJ survolté, maître de cérémonie, en la personne de Matthias Girbig.
Côté conférence : des textes critiques de Szendy, Atorno, Jankelevitch, Barthes, etc. seront portés à notre connaissance par une conteuse-comédienne trilingue ou par Matthias Girbig. Cette mise en musique de l’histoire de la musique recèle de jolies trouvailles. On nous expliquera ainsi le phénomène de la mémoire musicale, et on décortiquera pour nous la mécanique inexorable d’un tube (Paroles, paroles de Dalida).
Malgré l’intérêt des analyses et une interprétation de grande qualité, le spectacle souffre d’un manque de cohérence entre les différents morceaux, dû peut-être à la trop grande volonté d’éclectisme de la part du metteur en scène. Par ailleurs, le propos, un peu trop intellectualisé, alourdit la démonstration sonore et nuit à la limpidité de l’ensemble.♦
Le billet de Véronique
Théâtre 14, 20 avenue Marc Sangnier 75014 Paris (Metro Porte de Vanves)
Mardi, mercredi, vendredi à 20 h. Samedi et dimanche à 16 h. Jusqu’au 18 octobre. Relâche les 12 et 17 octobre.
COUP DE THÉÂTRE 