♥♥♥ On n’a pas boudé notre plaisir hier soir en plongeant dans l’ambiance délicieusement retro de Frou Frou les Bains, la pièce musicale à succès créée en 2001 par Patrick Haudecoeur. 20 ans après sa création, la troupe reprend du service pour proposer une « comédie opérette » acidulée à souhait et totalement décomplexée, qui se déguste comme une bonne friandise.
1910, la saison ouvre dans la petite station thermale de Frou Frou les Bains, réputée pour son eau de source. Avant l’arrivée des premiers clients, c’est l’effervescence dans le hall de l’établissement, dirigé de main de maître par son directeur qui attend fébrilement la venue du fils de la baronne de Morton la Garenne, qu’il espère secrètement marier à sa fille Juliette…qui n’a d’yeux que pour Baptistin, l’employé gaffeur de son patron de papa ! Mais alors qu’arrivent les premiers curistes, on constate avec effarement qu’il n’y a plus une goutte d’eau dans l’établissement… ! C’est le point de départ d’une comédie où s’enchaîneront quiproquos et situations rocambolesques qui se dénoueront dans un final inattendu (par ailleurs très réussi, mais chut).
Déjà récompensée et plébiscitée par le public, Frou Frou les Bains offre le moment de théâtre qu’on attendait ni plus ni moins: un divertissement populaire, bon enfant, drôle, rythmé et au final de bonne facture. Certes, nous sommes restés un peu sur notre faim d’un début de scenario prometteur (une cure thermale sans eau) mais vite oublié au profit d’intrigues et chassés croisés amoureux plus « classiques ». Seul bémol d’une pièce rondement menée par Patrick Haudecoeur, (rôdé aux succès populaires de Thé à la menthe ou t’es Citron ou de Silence, on tourne !) qui a su s’entourer d’excellents comédiens (mentions spéciales à la désopilante baronne porté sur la chose Isabelle Tanakil et au plombier chanteur de salle de bains Jean-Pierre Malignon). Alternant séquences chantées sur des standards des années 20/30, chorégraphies et (même numéro de claquettes !), la pièce rend un hommage délicieusement retro aux opérettes du début du siècle. Les jolis costumes de Juliette Chanaud et l’orchestre live contribuent à conférer à l’ensemble un charme désuet et rafraîchissant. Une pièce vraiment plaisante d’où l’on sort le sourire aux lèvres. A découvrir pour réchauffer son hiver théâtral. ♦
Signé Elisabeth
Théâtre Edouard VII, 10 place Edouard VII, 75009 Paris (metro Madeleine, Havre-Caumartin)
Du mardi au vendredi à 21h, samedi à 17h00, dimanche à 16h00
Durée: 1h30
© Bernard Richebé