LE FAISEUR DE THÉÂTRE – THÉÂTRE DEJAZET

thumbnail_IMG_4765_KOKOEvènement suffisamment rare pour le souligner, je me suis endormie l’espace de quelques minutes vendredi soir devant « Le Faiseur de Théâtre », tant l’ennui a été profond devant ce monologue monotone, peu inspiré artistiquement et maladroitement mis en scène. 

Un comédien aussi bon soit-il ne sauve pas tout au théâtre et André Marcon dans « Le Faiseur de Théâtre », l’un des grands rôles du répertoire moderne écrit en 1984 par l’autrichien Thomas Bernhard, en est la cruelle illustration dans cette adaptation de Christophe Perton. Il y campe Brusco, un comédien d’Etat, échoué dans un minuscule petit village autrichien pour y jouer l’une de ses pièces « la Roue de l’Histoire ». Mais, à quelques heures d’entrer en scène, rien ne va dans ce théâtre miteux : humidité des lieux, problèmes d’électricité, médiocrité de ses partenaires de jeu (en l’occurrence sa femme et ses enfants), soit le point de départ d’un monologue fleuve qui éclaire et questionne symboliquement la difficulté d’être un homme de théâtre, un « faiseur » de théâtre.

Certes, le formidable André Marcon a tout le talent, la présence et le charisme nécessaire pour incarner ce personnage bourru, odieux, tyrannique, désabusé qui vitupère sur tout et rien deux heures durant mais dieu que le temps est long lorsque cette logorrhée défile sans changement d’intentions ou de rupture de rythme ! On écoute poliment le texte car les réflexions sur le comédien et le rapport à l’art dramatique, parfois drôles, ne manquent pas d’intérêt, mais on s’y ennuie ferme avec le faible espoir que l’entrée en scène des personnages secondaires soit en mesure de réveiller cette mise en scène terriblement statique et déséquilibrée. Il n’en sera rien. Leur « jeu » tombe vite à plat tant ils n’ont rien à faire qu’à déplacer des meubles ou dire un mot ou une réplique à Bruscon/Macron qui porte la pièce à lui tout seul. On en est presque gênés pour eux, tant leur présence est quasi-inutile. Pour « déguiser » ce monologue en pièce, le metteur en scène a artificiellement « glissé » quelques intermèdes musicaux qui ne servent en rien le propos, sonnent à mes oreilles terriblement faux et me semblent en total décalage avec l’univers et le décor de la pièce (soit dit en passant bien trop luxueux pour représenter le théâtre miteux imaginé par Bernhard). Bref, très loin d’adhérer à toutes les critiques qui encensent cette adaptation qui ne m’a pas une seconde embarquée. ♦

Signé Elisabeth

LE FAISEUR DE THÉÂTRE

Théâtre Dejazet, 41 boulevard du Temple, 75003 Paris (Métro République)

Du lundi au samedi à 20h30

Jusqu’au 9 mars 2019

Crédit photos : Fabien Cavacas

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