♥♥ 1914. Eugène, aussi beau qu’insolent, part pour le front comme engagé volontaire. Surpris par un éclat d’obus à Verdun, il devient une des nombreuses gueules cassées. Pendant ses années de convalescence au Val-de-Grâce, rien ne semble lui redonner goût à la vie jusqu’au jour où sa rencontre impromptue avec Sarah Bernhardt changera son destin : il jouera Cyrano de Bergerac au Théâtre des Armées.
Si certains chroniqueurs ont noté «Une belle leçon de vie et d’espoir», «Un plein d’émotions bouleversant», «Une interprétation juste et poignante», «Un texte sensible»… Je mettrai de nombreux bémols sur ce spectacle au thème prometteur et original. «Les Vibrants» est une évocation du devenir des gueules cassées ; un hommage aux personnels soignants et aux médecins qui ont innové de nombreuses techniques pour tenter de redonner un visage aux mutilés de la Grande Guerre sans oublier le théâtre pour se recomposer un avenir.
Le spectacle semblait bien parti mais le ballet des voilages pour déterminer les différents espaces scéniques est si utilisé qu’il en devient horripilant à la fin des 90 minutes de représentation. Les scènes se suivent, des thèmes sont suggérés, aucun n’est approfondi malgré les nombreuses longueurs et l’absence de rythme… dans une mise en scène réglée au millimètre mais où ne sent pas la transformation du blessé en comédien comme l’évolution des sentiments de la jeune infirmière, etc. Par contre, les scènes de douleur et de manque morphinique sont bien longues. Est-ce vraiment utile ? Les comédiens sont bien jeunes pour interpréter des rôles de tous âges, parfois ils manquent de force de persuasion, voire d’émotion. Le tout dans un décor made « Ikea »: pas franchement d’époque 14-18 !
Les différentes composantes de ce spectacle avaient tout pour nous plaire mais il a manqué bien des choses dans le texte et la mise en scène pour nous faire vibrer à notre tour. ♦
Le regard d’Isabelle
Retrouvez la chronique d’Élisabeth sur cette même pièce en avril 2017.
Comédie des Champs-Élysées, 15 avenue Montaigne 75008 Paris (metro : Alma Marceau (ligne 9), Champs-Élysées Clemenceau)
Jusqu’au 30 décembre 2017.
Durée : 1h30.