
La mise en scène était soignée : le décor, qui nous a fait plonger dans l’univers Hitchcockien, était composé de salles reconstituées par des pans de mur accrochés au plafond, alternés sur scène, des éléments étaient aussi détournés, apportant fluidité et contextualisation.
L’intrigue: un robot et une enveloppe contenant un code ont été dérobés à un professeur. Ce robot a l’apparence humaine, indissociable, à un détail prêt: lorsqu’il souffle sur un miroir, la buée est inexistante.
Cette disparition affolera amis, ennemis, collègues, enquêteurs … Et se succéderont des scènes de rencontres, bonnes ou mauvaises… Cette intrigue est semi-narrée (un dialogue entre deux personnages) en sous-titrage entrecoupée des scènes, apportant ainsi une touche comique et une complicité avec le public, renforçant l’univers du roman noir. La musique est prépondérante, de qualité. Cette importance nous permettra d’avoir 13 comédiens sur scène sans être perdus.
Ce spectacle m’a fait sourire, rire parfois mais il a surtout réussi à me nouer la gorge, à forcer mon admiration. En effet, en fin de spectacle, le miroir fait son entrée. S’exprime alors le fameux robot : il souhaite se fondre dans la masse, ne plus être une machine d’ « expérimentation » que l’on doit façonner, quand ce n’est pas transformer, être lui avec les autres.
L’histoire de ce robot est une transposition du regard que porte l’humanité sur la différence et sur le handicap, sur le quotidien d’humains aux capacités exceptionnelles. Nous avions, en face de nous, 13 de ces humains, comédiens ce soir-là, et qui sait, peut-être sur d’autres scènes prochainement. Nous l’espérons. Du travail, il y en a eu, celui de l’équilibre par exemple, mais bien d’autres. C’était un arc en ciel d’émotions, merci ! Vous pouvez suivre leurs actions sur l’Autre Théâtre | théâtre et handicap ♦
L’œil de Jane
Domaine d’O, Printemps des Comédiens – Montpellier
Représentations terminées

