♥♥ Fin du 19ème siècle, Célestine, la chambrière des Lanlaires à la sensualité manifeste, dénonce avec une lucidité redoutable et un humour impitoyable la condition misérable des domestiques et gens de maison. Tour à tour dévouée, manipulatrice et amoureuse, Célestine se confie dans son journal sans retenue… et sur scène sans pudeur.
Karine Ventalon – meilleure comédienne 1er rôle P’tits Molières 2015 – dans une petite robe noire sans décolleté mais très courte, avec bas noirs et porte-jarretelle, donne vie à Célestine. Etait-il nécessaire que les spectateurs entrevoient ses cuisses et son entrejambe, qu’elle mime avec un réalisme dérangeant l’acte sexuel à plusieurs reprises, pour leur faire apprécier le texte d’Octave Mirbeau (adapté par Virginie Mopin) et la sensualité de l’interprète ? La mise en scène épurée mais trop « sexe » et si crue de William Malatrat finit par déranger et occulter la beauté du texte comme l’interprétation de la comédienne qui sait autant jouer de son corps, de sa voix et de son intimité pour interpréter toute une galerie de personnages et une palette d’émotions. Version bien sensuelle. On en oublierait presque la condition des domestiques à la fin du 19ème siècle.
Le regard d’Isabelle
LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE
A la Folie Théâtre, 6 rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris (métro Saint-Ambroise)
Les vendredis et samedi à 19h30 jusqu’au 4 mars 2017
Durée : 1h15