♥♥♥♥ Comédien solaire. Comédien unique. comédien absolu. Philippe Caubère. Mégalomane de théâtre. Sur lui, on a tout dit, tout écrit, tout entendu. Les papiers dithyrambiques pleuvent ces jours-ci dans la presse pour saluer son retour sur les planches du théâtre Athénée dans deux de ses spectacles cultes : « Le Bac 68 » et « La Danse du Diable », extraites de son entreprise colossale initiée il y a 35 ans de raconter et jouer sa vie sur scène. Laissons la parole à Caubère : « La Danse du Diable est un spectacle joué par un seul acteur, qui en est l’auteur ; mais ce n’est pas un « one man show », ni une série de sketches ; c’est une histoire ; comique parce que j’espérais qu’elle fasse rire, fantastique parce que je voudrais qu’elle fasse un peu rêver… ».
A celles et ceux qui connaissent déjà l’univers du comédien, il suffira d’évoquer Claudine -le personnage maternel, fil rouge de tous ses spectacles- Madame Colomer, Isabelle et ses pataugas dans la colline, les gonzes en scooter Malaguti filant vers l’Estaque et Ferdinand Faure (l’alter ego de Caubère), ce gamin de Marseille né en 1950 et les premiers héros de son enfance, son amour fou du théâtre, ses premiers pas d’apprenti comédien. A celles et ceux qui ne le connaissent pas, allez découvrir l’univers enchanteur d’un des plus grands comédiens français.
Dans ce marathon théâtral de 3 heures écrit en 1981 et toujours joué depuis (un record), Caubère irradie et nous embarque irrésistiblement dans cette tranche de vie avec une générosité et un talent infini. Tout seul avec sa chaise en bois sculptée et son petit banc sur l’immense plateau noir de l’Athénée, le comédien brosse une galerie de portraits plus savoureux les uns que les autres, déroule avec un talent sans pareil les épisodes de sa jeunesse, cabotine, sautille comme un cabri, se roule par terre, use et abuse d’onomatopées, excelle dans les imitations, nous entraîne dans le voyage infini de sa vie jusqu’à l’épilogue d’une émotion rare et d’une grâce absolue. Mardi dernier, bien entourée d’un public tout acquis à sa cause d’un des comédiens les plus fascinants de notre époque, j’ai passé un moment de théâtre inclassable et exceptionnel. Bravo monsieur Caubère.
Signé Elisabeth
Théâtre Athénée Louis-Jouvet, square de l’Opéra Louis-Jouvet, 7 rue Boudreau, 75009 Paris (Metro Opera, Havre-Caumartin)
Jusqu’au 20 novembre 2016
Les mardis à 19h et les dimanches à 16h
Durée : 3 heures (hors entracte)
Crédit photos : Michèle Laurent