
♥♥♥ Connaissez-vous Judith Shakespeare ? Judith est la sœur oubliée de William, merveilleusement douée et aventureuse lorsqu’elle prend la plume. Tout comme lui. Aurait-elle pu écrire les pièces de son frère ? Non, parce que Virginia Woolf l’a totalement inventée, William avait des frères et aucune sœur. Et pourtant, si à son époque les règles de la vie des femmes avaient été bien différentes, elle aurait reçu une instruction et se serait vouée à l’art. Selon Virginia Woolf, un grand esprit n’est ni homme, ni femme, il est androgyne.
En 1928, Virginia Woolf publie Une chambre à soi, essai écrit à partir de conférences données dans des collèges de femmes. Selon elle, chacun devrait disposer pour pouvoir s’adonner à la création littéraire de 500 livres de rente pour voyager librement à travers le monde, se nourrir de rencontres et de découvertes. Plus encore, disposer d’une pièce bien à soi. Pourquoi aucune femme n’a-t-elle écrit de pièces à la manière de William Shakespeare ? s’interroge-t-elle. Pour tenter d’y répondre, elle donne vie à Judith, sœur talentueuse du grand tragédien. Selon Juliette Marie, autrice et metteuse en scène du spectacle, Judith, « c’est le destin d’une vie manquée, tant redouté par Virginia l’écrivaine. […] Judith parle depuis le fond de l’Histoire, elle revient des oubliettes du passé, avec ses fièvres et ses amours. […] Judith Shakespeare devient le symbole des femmes oubliées, inaudibles, celles qui ne sont pas devenues des sculptrices, des poétesses, des compositrices. »
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