LISA – LA COMÉDIE SAINT-MICHEL

vz-b03ff740-ece4-40f1-88e6-4c590fcf491dVendredi 12 décembre, bras dessus bras dessous et sous la pluie, avec Élisabeth, non nous ne chantons pas « Singing in the rain » mais nous nous rendons joyeusement au théâtre La Bruyère à Notre-Dame-de-Lorette (9e). La représentation terminée, on s’engouffre dans une brasserie remplir notre estomac qui crie famine et échanger – comme à l’accoutumée – nos impressions sur la pièce. D’un mot à l’autre, d’une émotion à une autre, d’un regard à l’autre, une étincelle jaillit : oui nous aimons toutes deux le théâtre et si… et si je rejoignais Élisabeth sur Coup de Théâtre : « Tope là ! » Oui, c’est chose faite. À l’aube de cette nouvelle année, c’est donc avec plaisir que je vous livre ma première chronique : je me suis rendue hier à la Comédie Saint-Michel assister à la représentation « Lisa ». Il paraît qu’on a « revolé » la Joconde.

Lever de rideau.

On la connaissait pour son regard insistant et son sourire intriguant mais pas pour sa faconde. Oui, Lisa Mona parle… et son voleur, Francis Poussin – sans aucun lien avec Nicolas Poussin à la déception de Lisa –, en sera pour ses frais. Une Joconde bien vivante qui dépasse les bornes à défaut du cadre duquel elle voudrait s’échapper. Les dialogues à bâtons rompus, entre cette jolie icône décrochée tout droit du musée du Louvre et ce Lupin banlieusard accroché avant tout à la bière et la télé, laisseront place aussi à des questions philosophiques : quel lien tisse l’auteur avec son œuvre ? Quelle valeur attribuer à l’art mais aussi à la liberté ?  C’est aussi la rencontre de deux personnages pris dans l’étau de leurs préjugés que tout semble séparer quand l’un se vit dans une prison dorée et l’autre dans une prison sociale. C’est sans fard que les travers de notre société de consommation sont brossés. Plus vrai que nature, ce tableau mélange aussi les couleurs de la grande histoire et de la petite et nous révèle à l’oreille certains secrets. 

Aurélia Hascoat et ce soir-là Blaise Moulin – il joue en alternance avec Farid Zerzour – se donneront la réplique sur un ton si juste et si sensible qu’ils en sont attachants. Une comédie mais pas que. Les textes sont signés Fiona Leibgorin, sur une idée originale de Aurélia Hascoat ; la mise  en scène est de Cyrielle Buquet.

LISA 

La comédie Saint-Michel • 95 boulevard Saint-Michel, 75005 Paris

Le dimanche à 20h

Jusqu’au 3 mai 2015

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