♥♥♥♥ Le Poche-Montparnasse inaugure sa saison avec « La version Browning » du dramaturge anglais Terence Rattigan, célèbre pour ses comédies de mœurs. La pièce nous plonge à la fin des années 1940 dans l’atmosphère confinée et rigide des public schools britanniques. Ce soir de juillet, le jeune Taplow a rendez-vous avec son professeur de lettres classiques, le respecté Andrew Crocker-Lewis, pour un ultime cours de rattrapage qui devra lui permettre de passer dans la classe supérieure. Mais ce soir-là marque également la fin de la carrière de Crocker-Lewis , affaibli et malade, contraint de quitter son poste par la petite porte après 18 années d’ancienneté. Le salon du professeur devient alors le réceptacle de tous les rapports de force, luttes de pouvoir et désillusions personnelles d’un homme à l’orée de sa chute.
Patrice Kerbrat signe une mise en scène tout en sobriété qui s’appuie sur une direction d’acteurs d’une remarquable précision. Jean-Pierre Bouvier (vu notamment dans Un Tango en bord de mer) offre une interprétation magistrale dans ce rôle de vieux professeur, humilié, accablé, trahi mais digne et combatif. C’est de la dentelle ! Un superbe rôle taillé sur mesure pour cet immense comédien qui devrait le propulser dans la course aux Molières. Le reste de la distribution offre également une prestation de haut vol. Citons Marie Bunel, parfaite dans son rôle d’épouse infidèle et frustrée ou Benjamin Boyer, très convaincant dans la peau de l’ambigu Franck Hunter. Un casting 5 étoiles qui compense, seul regret, le morne décor. Au final un petit bijou qui devrait rencontrer un beau succès, dans la lignée de The Servant.
Signé Elisabeth
LA VERSION BROWNING
Théâtre de Poche-Montparnasse, 75 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris (métro Montparnasse)
Du mardi au samedi à 21h, dimanche à 15h
Relâches exceptionnelles les 5 et 15 novembre
Durée : 1h25
Crédit photos : Pascal GELY


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