♥♥ C’est à un voyage au plus profond de notre inconscient et à une exploration de nous-mêmes à travers nos relations avec les autres (inspirée par Carl Jung) que nous convie Carolyn Carlson, en revisitant sa pièce intitulée Synchronicity, créée en 2012.

Dans un univers onirique baigné de mystère, semblable à celui d’un conte, six danseurs (Juha Marsalo, Céline Maufroid, Riccardo Meneghini, Isida Micani, Yutaka Nakata, Sara Orselli), se croisent, se cherchent, se retrouvent et se perdent. Hall de gare ou intérieur d’une maison, ici les décors sont réduits à l’essentiel : des portes, quelques chaises et une table.

Une légère mélancolie irrigue tout le spectacle, constitué de scènes courtes qui s’enchaînent rapidement, traversé de rencontres fortuites et de moments suspendus. En arrière-plan, une vidéo raconte une autre histoire des personnages, plus intime. Les choix musicaux de Carolyn Carlson (emballants) nous font voyager à travers l’Amérique d’aujourd’hui et d’hier avec de grands interprètes tels que Laurie Anderson, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Tom Waits… pour ne citer que les plus connus.

Malgré une atmosphère empreinte de poésie et une chorégraphie à la fois fluide et dynamique, je dois reconnaître que la pièce m’a laissée un peu au bord du chemin. Était-ce parce que j’avais gardé un souvenir ébloui de Carolyn Carlson lorsque je l’avais découverte dans les années 1990 en tant que danseuse ? Toujours est-il que ce soir-là (c’était la première), je n’ai pas réussi à entrer complètement dans son univers. Cela n’enlève rien à la beauté de l’ensemble et au talent des interprètes, aussi excellents dans leur danse que dans leur expressivité en tant qu’acteurs.

Le billet de Véronique

CROSSROADS TO SYNCHRONICITY
Théâtre Libre
4, boulevard de Strasbourg
75010 Paris

Jusqu’au 3 décembre
Du mercredi au samedi à 21 h, dimanche à 16 h Crédits photo : Frédéric Iovino