
♥♥ Le jour de son anniversaire, Yvon Lemouël échange par mégarde sa mallette de comptable contre celle d’un inconnu dans le RER et y découvre des millions à la place de son sandwich, son écharpe et ses papiers. Il décide aussitôt de s’envoler pour Buenos Aires, en Argentine, afin d’y commencer une nouvelle vie au soleil. Mais c’est sans compter sur le refus obstiné de sa femme, les intrusions successives d’un couple d’amis inopportuns, d’un policier douteux, d’un commissaire tatillon, d’un chauffeur de taxi irascible, et l’arrivée d’un tueur russe bien décidé à récupérer son dû…
Cette pièce du dramaturge britannique à succès Ray Cooney, écrite en 1995, nous plonge au cœur d’un cauchemar délirant. Un petit bijou bien ciselé, adapté par Michel Blanc et Gérard Jugnot, où s’enchaînent quiproquos et mensonges à tiroirs pour que le public explose de rire face à cette histoire totalement déjantée.
Ce soir, dans la salle, des rires ici-et-là mais pas d’hilarité générale. Au tomber de rideau, perplexe, je sonde mon entourage : pas franchement conquis même si le moment passé reste agréable. L’un souligne la présence de bonnes répliques mais ‘‘reste sur sa faim’’, il a tant aimé en 2018 l’interprétation de Gérard Jugnot et Martin Lamotte qu’il aurait voulu retrouver cette même éclate ce soir. Un autre regrette le manque d’ébullition dans le jeu de l’ensemble des comédiens, ‘‘Y a-t-il eu une erreur de casting ?’’. Son amie ajoute qu’elle attendait d’Arthur Jugnot une mise en scène plus percutante, plus créative. L’un d’entre eux résume leur ressenti : ‘‘Il y avait bien tous les ingrédients pour faire une mayonnaise mais elle n’a pas pris.’’ Demain, peut-être.
Le regard d’Isabelle
Théâtre de la Renaissance, 20 boulevard Saint-Martin, 75010 Paris
A partir du 25 juin au 11 septembre 2021
Du mercredi au samedi à 20h30 matinées samedi à 17h00
