FAITH, HOPE AND CHARITY – ODEON THEATRE DE L’EUROPE

♥♥ Le jeune metteur en scène britannique Alexandre Zeldin clôture sa trilogie théâtrale consacrée à la misère et aux inégalités sociales avec « Faith, Hope and Charity ». La pièce est saluée par la majorité des critiques. Pourtant rien n’y a fait, les deux heures de spectacle m’ont semblé bien longues...

Comme dans les deux précédentes créations d’Alexander Zeldin « Beyond Caring » and « Love », l’action se situe quelque part en Angleterre dans un centre social qui accueille des personnes en grande précarité. Aux fourneaux, une cuisinière au grand cœur, Hazel, qui tient ce foyer à bout de bras depuis 20 ans. Mais la situation devient de plus en plus difficile. Le local prend l’eau, la mairie reste sourde aux demandes d’aides et des promoteurs immobiliers veulent faire main basse sur le lieu pour en faire des résidences touristiques. Malgré la solidarité et les liens qui se tisseront entre les acteurs de cette « petite humanité », Hazel aura-t-elle le courage et la force de continuer à soutenir les plus fragiles ?

En 2018, un cinquième de la population britannique, soit 14 millions de personnes, vivaient dans la pauvreté. Et au cours des cinq dernières années, le recours aux banques alimentaires au Royaume-Uni a augmenté de 73%. Les populations les plus précaires s’appauvrissent toujours plus, les inégalités sociales se creusent, conséquence de la politique libérale des 10 dernières années et des coupes importantes dans les prestations sociales. Cette réalité économique est au cœur du travail d’Alexander Zeldin qui dénonce à travers un théâtre social, un théâtre d’idées et de convictions, la précarisation des « exclus du système » et les drames humains qui s’y jouent.

Décor ultra réaliste, interprétation irréprochable mêlant à la fois comédiens professionnels et amateurs, il n’y a pas grand chose à redire à la direction artistique de la pièce qui nous plonge d’emblée dans cette Angleterre post-Tatcherienne un peu miteuse dont A. Zeldin ne veut rien cacher. A noter la prestation remarquable de Llewella Gideon qui compose une Hazel plus vraie que nature, vaillante malgré les difficultés et quelques scènes fortes (la chorale) qui illustrent en creux la nécessaire cohésion de celles et ceux qui partagent cette misère sociale. Mais la pièce manque assurément d’un vrai ressort dramatique qui aurait permis d’éviter cette linéarité dans la mise en scène, construite essentiellement autour des allées et venus des protagonistes et centrée autour des scènes de repas. L’ensemble donne l’impression que l’histoire n’évolue pas (est-ce peut-être l’objectif ?) mais finit malheureusement par lasser. On se surprend souvent à regarder sa montre. Dommage.

Signé Elisabeth

FAITH HOPE AND CHARITY

Les Ateliers Berthier, 1 rue André-Suares, 75017 Paris (metro Porte de Clichy)

Du mardi au vendredi 20h, samedi 14h et 20h

Jusqu’au 26 juin 2021

Spectacle en anglais sous-titré en français

Crédit : Maxime Bruno
Crédit photo : Sarah Lee
Crédit photo : Sarah Lee
Crédit photo : Maxime Bruno
Crédit photo : Sarah Lee

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