Work addicted depuis début août mais je te retrouve mon cher blog ! Plaisir toujours intact de découvrir une nouvelle salle, d’écouter les bavardages très discrets des spectateurs du soir à 10 minutes du lever de rideau, de plonger progressivement dans cette douce et chaude pénombre qui nous offrira cette intimité magique avec celles et ceux qui s’offrent aux regards. Le plateau s’éclaire, une silhouette s’avance à petits pas sur la scène et je me souhaite intérieurement une « bonne rentrée »… La pièce s’appelle « L’ECHANGE », elle a écrite par Paul Claudel en 1894 et raconte l’histoire de Marthe, une jeune femme qui a quitté la France pour suivre aux Etats-Unis l’homme qu’elle aime, Louis, un homme épris de liberté et d’indépendance. Ils font la connaissance d’un couple en tout point opposé à eux : Thomas Pollock, riche homme d’affaires, vénal, et cupide, et sa femme, la ténébreuse Lechy, une actrice aux mœurs libres… Louis, qui travaille pour Pollock, vendra par appât du gain, sa douce et vertueuse épouse pour quelques dollars tandis qu’il la trompera avec Lechy. Une perte des idéaux insupportable pour la vertueuse Marthe qui ne sera d’ailleurs pas la seule victime de ce quatuor destructeur. L’histoire éternelle d’hommes et de femmes en proie au doute, à la tentation, à la corruption et aux désillusions. Un plateau fort dépouillé, des effets lumière réduits au minimum, pas d’accompagnement musical : ne cherchez pas ici de mise en scène sophistiquée ou de quelconques artifices susceptibles de nous plonger sur la côte ouest américaine du XIXème siècle. Le texte, encore le texte, rien que le TEXTE et….le souci des comédiens de « délivrer » la prose claudélienne au plus juste. Et dans l’exercice, Margaux Lecolier, dans le rôle de Marthe, offre de bout en bout une prestation remarquable qui surclasse, à mon avis, ses partenaires : un timbre doux, une diction parfaite et une capacité à transmettre ses émotions avec une rare intensité. 2 à 3 moments de grâce sur un plateau presque nu. Un grand bravo à elle.
Le point de vue d’Elisabeth
Théâtre Aktéon · 11 rue du Général Blaise, 75011 Paris
Mercredi et jeudi à 21h30 jusqu’au 2 octobre
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