
♥♥♥♥ Quelques semaines avant le 23 décembre 1888, le fameux jour où Vincent Van Gogh se coupera l’oreille avec son rasoir, Paul Gauguin le rejoint dans sa maison d’Arles à la demande insistante de Théo Van Gogh. Vincent y vit depuis quelques semaines, avec une certaine sérénité, pensionné par Théo. L’idée ? Fonder en Provence une maison d’artistes d’avant-garde. Vincent voue une admiration sans faille à Paul Gauguin, l’un des pères de l’art moderne. Pourtant, que de querelles éclatent entre eux pendant leur tumultueuse cohabitation. Leurs deux visions opposées de la peinture s’entrechoquent (Gauguin l’imaginaire, Van Gogh la nature), comme leurs modes de vie, leurs caractères. Chez eux, tout est dissemblable. Mais comment Vincent est-il arrivé à ce niveau de désespoir jusqu’à s’automutiler ? Gauguin – Van Gogh retrace fidèlement ces neuf semaines incandescentes.
Le face-à-face entre les deux peintres interprété par William Mesguich (Van Gogh) et Alexandre Cattez (Gauguin) est éblouissant de talent et de sincérité. La vive tension émotionnelle entre les deux hommes monte crescendo au fil des scènes pour atteindre une incroyable intensité qui s’achèvera par le geste fatal. Les mots de Cliff Paillé sont fougueux comme les personnalités décrites sont justes, l’un est nerveux et dépressif, l’autre est jouisseur et confiant en son avenir. La mise en scène de Cliff Paillé et Noémie Alzieu orchestre à merveille la dégradation inéluctable de leur relation et annonce la fin tragique de l’artiste maudit.
Gauguin – Van Gogh, un spectacle d’une qualité rare autant par son texte, sa mise en scène et son interprétation. Le tout est remarquable.
Le regard d’Isabelle
Le Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs – 75006 Paris
A partir du 3 septembre au 16 novembre 2025, du mercredi au samedi à 18h30 et dimanche à 15h (relâche les 25, 26 septembre et 17 octobre)
Durée 1h15
©Cédric Tarnopol


