♥♥♥ En 1993, dans un bunker perdu dans une forêt suisse, François Genoud, le détenteur des droits d’auteur d’Hitler et de Goebbels, vit ses dernières heures. Toute sa vie, le « banquier des nazis » a échappé à la justice et aux remords. Pour son dernier baroud d’honneur, il reçoit une jeune journaliste d’un quotidien israélien. Cette interview sera son testament pour l’histoire, un dernier pied de nez à l’humanité. Mais la jeune femme qui se tient en face de lui est bien décidée à ne pas rendre la fin de vie de François Genoud aussi facile qu’il l’avait imaginée…
Jacques Weber campe ce pro-nazi, proche de divers mouvements terroristes bien connu des historiens de la Seconde guerre mondiale. Sans remords, certain de son charisme et assuré de son fait, il est glaçant de cynisme. Face à lui, Élodie Navarre, une journaliste à la recherche de la vérité, est poignante de droiture dans ses propos mais semble comme effacée face à la situation. Julien Sibre a choisi la sobriété dans sa mise en scène (au risque d’être un peu statique) pour privilégier l’attention du public sur le texte d’Alexandre Amiel, Yaël Berdugo, Jean-Philippe Daguerre et Alexis Kebbas. Malgré des longueurs et des faiblesses, le fil de l’échange (fictif car les deux protagonistes ne se sont rencontrés) rappelle de nombreuses faits politiques historiques qui inviteront sans nul doute le public après le tomber de rideau à la réflexion sur l’antisémitisme et bien d’autres thématiques toujours d’actualité.
Le regard d’Isabelle
Théâtre de la Renaissance
20, bd Saint-Martin – 75010 Paris
Du 23 janvier au 4 mai 2025
Durée : 1 h 10
Crédit Photo : Jonty Champelovier
COUP DE THÉÂTRE 