
♥♥ Novembre 1819. Quartier latin de Paris. Dans la pension Vauquer, Eugène de Rastignac, jeune étudiant en droit, est intrigué par le pitoyable père Goriot, qui aide financièrement la comtesse de Restaud, et par les allées et venues du mystérieux Vautrin. Chez Mmes de Restaud et de Beauséant, Rastignac apprend que le père Goriot se ruine pour ses filles, Anastasie (Mme de Restaud) et Delphine (épouse du baron de Nucingen, banquier), lesquelles le méprisent. Refusant le conseil cynique de Vautrin l’invitant à courtiser Victorine Taillefer, jeune pensionnaire susceptible d’hériter la fortune de son père si on précipite les événements par un crime, Eugène, encouragé par Goriot, entreprend la conquête de Delphine…
Le Père Goriot d’Honoré de Balzac est un roman-fleuve polyphonique. L’intrigue foisonne par la riche psychologie des personnages d’une grande complexité ; son déroulé se cale sur la tragédie : longue exposition, drame, dénouement brutal.
L’adaptation du roman par David Goldzahl reste littéraire, beaucoup trop pour la scène. De longues narrations/expositions ne font pas des tirades. Et l’intrigue s’étire sur la scène au risque de perdre son fond dans l’esprit du public. Heureusement, sa mise en scène teintée de la Commedia dell’Arte réveille les sens.
Les comédiens – Delphine Depardieu, Jean-Benoît Souilh et Duncan Talhouët – virevoltent d’un tableau à l’autre. En enfilant un costume, en prenant en main un accessoire, ils personnifient avec brio un nouveau personnage. Un bémol : la musique aux tons modernes, souvent assourdissante, masquent les mots. Le tout est rondement enlevé dans une grande sobriété de moyens. Pourtant, nous n’avons pas été totalement convaincu par l’adaptation en une heure trente de ce chef- d’œuvre de la littérature française qui traque les tréfonds de l’âme humaine. Était-il possible de relever le défi de résumer les multitudes digressions de l’âme des principaux personnages en un temps si court ?
Le regard d’Isabelle
Théâtre des Gémeaux Parisiens
15, rue du Retrait – 75020 Paris
Du 23 septembre au 31 décembre 2024
Les lundis et mardis à 21h sauf mardi 31 décembre à 18 h
Théâtre contemporain
À partir de 11 ans
Durée : 1 h 35
© Crédit photos : Studio photo de Jarnac



