
♥ Tess Derose s’entend à dénoncer le radicalisme musclé de certaines nouvelles féministes, à défendre une vision bienveillante aussi personnelle que truculente de la féminité, à analyser avec finesse et pitrerie l’évolution singulière des rapports hommes-femmes au 21e siècle. Tel est le pitch de Tinder Bueno. Mais comme le prétend le dossier de presse, le seul-en-scène de Tess Derose n’est pas « savoureux, haut en couleur, inattendu et hilarant », mais vraiment pas du tout « euphorisant, à l’humour décapant qui chatouille là où ça fait mal… » Tinder Bueno, c’est fichtrement mauvais.
En pénétrant dans la petite salle du Théâtre du Gymnase, j’espérais passer un moment de belle humeur tout en étant invitée à réfléchir autour de la condition des femmes. Malheureusement, le propos poussif de Tinder Bueno n’est ni instructif ni comique ni déjanté, il s’avère fade et ennuyeux d’un bout à l’autre du déroulé de la représentation dans un rythme sans ressort. Les parodies des chansons de Balavoine, Berger, Sanson ou Cabrel sont sans originalité et bien pâles côté cocasserie. Quant à leur interprétation, elle est transparente.
La mise en scène, signée Dominique Coubes, est annoncée « virevoltante » et « vitaminée » ; elle se résume à des déplacements répétés entre un pouf et un micro, un pour chaque nouveau personnage. On aurait apprécier à un peu plus d’élaboration.
Si Tess Derose est une personne très sympathique, elle ne déclenche aucune réaction, aucun rire dans le public. En fin de représentation, les applaudissements sont polis et rares. À peine a-t-on quitté le théâtre, on parle déjà d’autre chose. C’est un fait, il n’y a rien à ajouter de Tinder Bueno sinon que ce spectacle est à fuir.
Le regard d’Isabelle
Théâtre du Gymnase Marie-Bell
38 boulevard Bonne Nouvelle, 75010 Paris
Jusqu’au 27 avril 2024
Durée : 1h05




DR Majestic Rose Prod