
♥♥♥♥ Tessa est une jeune et remarquable avocate, un ténor du barreau dont la spécialité est de défendre des hommes accusés de viols et d’agressions sexuelles. Après avoir gravi tous les échelons, malgré ses origines ouvrières, elle atteint le sommet des prétoires : elle gagne ses affaires en défendant la meilleure version de ses clients et en pointant les failles ou les contradictions des victimes. Brillante et très sollicitée, elle est en pleine ascension, jusqu’au jour où sa vie va basculer…
La prestation d’Élodie Navarre comme le texte de Suzie Miller sont bouleversants de justesse. Si le jeu de la première est subtil, nuancé, authentique, l’écriture ciselée de la seconde expose les complexités de la justice et de la morale sociétale face au consentement sexuel dans le couple sans oublier la difficulté de porter plainte, de mettre des mots sur l’indicible pour la victime… Là est le cœur du réquisitoire passionnant, intense et captivant d’un bout à l’autre. La mise en scène de Géraldine Martineau utilise habilement le plateau pour situer les différents lieux de l’action avec pour seuls accessoires de décor une chaise et un immense miroir en fond de scène.
Le tout est magistral, performant, remarquable, criant de vérité et d’humanité sur une thématique d’actualité. Une pépite pédagogique d’une qualité rare qui brise nombreux tabous et qui invite à changer notre regard sur le viol au sein du couple.
Le regard d’Isabelle
Théâtre du Petit Montparnasse
31 rue de la Gaieté – 75014 Paris
Jusqu’au 6 avril 2024
Mardi, mercredi, jeudi, vendredi & samedi à 21h
Samedi à 16h30
Durée : 1h20


