
♥♥♥♥ Lorsque deux hommes tuent Humba, le rhinocéros que Paul Wright avait adopté et placé dans sa réserve privée, la lutte contre les braconniers devient pour lui une affaire personnelle… le conduisant à tuer l’un d’entre eux.
Trois jours plus tard, James Ngobo, d’un village lointain, vient chercher le corps de son fils, l’un des braconniers, pour l’enterrer et trouver des réponses à cette tragédie tandis que son fils aîné aspire à la vengeance.
Deux pères, deux générations, deux cultures pour quatre destins s’entremêlent dans un road-movie aux confins des routes de terre rouge de l’Afrique subsaharienne remplie d’espoirs et de désespoirs.
Après Les Cavaliers et Lawrence d’Arabie, Éric Bouvron nous embarque pour un voyage théâtral à travers la brousse. Vengeance, complexité de la cohabitation entre différentes communautés, lutte contre le braconnage, sauvegarde des espèces menacées et préservation de la nature. Tels sont les ingrédients qui concoctent ce road movie scénique haletant et plein de rebondissements.
Comme dans ses précédents spectacles, Éric Bouvron fait le choix d’une esthétique épurée pour sa mise en scène. Quant au décor, il est dépouillé. Six caisses vides de bouteilles de bière, un fusil, une machette suffisent à nous immerger. De même pour les costumes : une veste, un chapeau, et l’un devient un autre. Les effets sonores et les chants ancestraux nous transportent dès la première scène en pleine brousse. L’imaginaire des spectateurs fait le reste grâce au jeu réaliste, parfois stylisé (combats, scènes de violence…), parfois brut des quatre comédiens interprétant divers personnages et animaux (rhinocéros, singes…) avec un rare talent.
Braconniers est une magnifique invitation au voyage dans la savane africaine, une épopée humaine où les paroles et les corps des comédiens sont au centre du spectacle. Bruts comme la nature.
Le regard d’Isabelle
Théâtre des Halles
22, rue du roi René – 84000 Avignon
Du 7 au 26 juillet 2023 (sauf les jeudis) à 21 h 30.
Spectacle tout public à partir de 12 ans.
Crédits photo Olivier Padre


