LA HONTE – THÉÂTRE DE BELLEVILLE

♥♥♥♥ Un soir, Louis, professeur d’université d’une cinquantaine d’années, a une relation sexuelle avec une de ses doctorantes, Géraldine, venue à son domicile poser des questions sur sa thèse. Pas de contrainte physique de la part du professeur, pas de refus clair de la part de l’étudiante, pas non plus d’expression claire de son consentement.

Après quelques semaines, Géraldine signale à l’université un « comportement inapproprié » de son directeur de thèse. Plus tard, elle parlera de viol. Le silence de l’université suscite un tel tollé auprès des étudiants, qu’est mise en place une commission disciplinaire publique, animée par deux professeurs : Clémence, collègue de Louis, qui va entreprendre la défense de Géraldine, et Mathieu, un jeune professeur soucieux de défendre la présomption d’innocence de Louis. Nous assistons dans ce qui ressemble étrangement à un procès, un huis-clos électrique et poignant au cours duquel les certitudes se fissurent, où la justice semble s’inventer devant nous, et où la révolte cherche sourdement sa voix.

Bâtie à partir d’une multitude de témoignages et réflexions sur les rapports de pouvoir dans la sexualité, la question du consentement et de son expression, et des concepts du féminisme contemporain – culture du viol, masculinité toxique, codes de la société patriarcale – la pièce place le public et les protagonistes en situation d’interroger, encore et encore, la scène inaugurale, d’exprimer ses ressentis et ses opinions pour mieux les analyser, les remettre en cause, et peut-être changer d’avis.

La honte, ce sentiment d’humiliation d’avoir commis une action indigne de soi, est le thème central du texte de François Hien, fort bien écrit sans jamais prendre position. Mis en scène sobrement par Jean-Christophe Blondel dans un décor épuré, le propos accroche l’attention d’un bout à l’autre du spectacle et invite à la réflexion autour du consentement dans les relations sexuelles qui revient régulièrement dans notre actualité sociétale. À souligner l’interprétation talentueuse des membres de la Compagnie Divine Comédie : John Arnold, Yannik Landrein, Noémie Pasteger, Pauline Sales. À voir pour enrichir sa réflexion sur les rapports de pouvoir entre hommes et femmes dans la sexualité.

Le regard d’Isabelle

LA HONTE

Théâtre de Belleville, 94 rue du Faubourg du Temple, 75011 Paris (métro Goncourt, Belleveille)

Du 7 au 30 novembre 2021. Lundi et Mardi 21h15,

Dim 20h. Relâche le 16 novembre.

TOURNÉE

16 novembre 2021 au Théâtre de Rungis

16 & 17 février 2022 au Carré Amelot de La Rochelle

24 février 2020 au Théâtre de Lisieux Normandie

8 mars 2022 au Théâtre des Charmes à Eu

11 mars 2022 à l’Espace François Mitterrand à Canteleu

15 & 16 mars 2022 à l’Odyssée de Périgueux

Crédit photos : François Louchet

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