♥♥♥ Dans une intimité désarmante, Sarah et Thomas, un couple de quarantenaires, vont confronter leurs propres souvenirs au fil de leur mémoire pour réécrire leur propre histoire : les temps forts, ceux qui les ont impactés, ceux qui ont fait bouger les lignes… dans un certain désordre, désordres intérieurs comme désordres conjugaux. Sarah et Thomas forment-ils un couple réussi ou en donnent-t-ils seulement l’illusion à leur entourage ? Pourquoi sont-ils incapables de communiquer dès qu’il n’y a personne pour les observer ? Leur amour peut-il de nouveau rimer avec bonheur et désir de fonder une famille ?
L’écriture de Yamina Hadjaoui est incisive pour exprimer l’urgence de la parole, la structure narrative est déroutante : chaque scénette correspond à un morceau de mémoire arraché, tantôt léger et drôle, tendre et amoureux, tantôt violent et mat. La mise en scène de Swan Demarsan est sobre, subtile et efficace, les éléments de décor moindres et amplement suffisants. Oriane Blin et Boris Khalvadjian nous offrent une talentueuse interprétation de cette minutieuse dissection des rapports du couple confronté à la routine du quotidien et aux affres du temps.
Si on ressent beaucoup de tendresse pour ce texte très émouvant, parfois caustique, parfois avec un brin d’humour, abordant avec justesse la vie en couple face à la réalité du quotidien, on regrette ses redondances thématiques et que l’une des questions fondamentales posées en introduction n’ait pas été traitée au fil des scènes : quel évènement a rendu impossible toute communication au sein de ce couple ? Des réponses qui auraient pu éclairer bien d’autres couples. ♦
Le regard d’Isabelle
Manufacture des Abbesses, 7, rue Véron – 75018 Paris (Métro : Abbesses ou Pigalle)
Du jeudi au samedi à 21 h, le dimanche à 17 h.
Jusqu’au 11 octobre 2020.
Durée : 1h15
COUP DE THÉÂTRE 