C’était impossible de passer à côté. Car cette pièce, c’est un fragment fabuleux de mon enfance, un écho à des souvenirs personnels qui résonnent avec toujours autant de plaisir et d’émotion 34 ans plus tard. On est au coeur de l’été 1982, chaleur caniculaire, la Coupe du monde de football bat son plein en Espagne et la Squadra Azzura italienne, après des débuts timides dans la compétition, est opposée en quart de finale à la mythique seleçao brésilienne pour un match qui allait devenir légendaire et électriser toute une nation.
L’écrivain palermitain Davide Enia avait 8 ans à l’époque et a écrit un très beau récit sur ce morceau d’anthologie footbalistique, inspiré de ses souvenirs d’enfant. Dans le salon familial à Palerme, entouré de ses parents, son oncle, son petit frère, ses amis, vissés au nouvel écran couleurs, il nous fait revivre entre nostalgie, tendresse et humour le film de ce match à la dramaturgie quasi mystique, des 180 nazionali sans filtre fumées par l’oncle Curcuru aux 272 « Oh Con ! » del padre, en passant par les truculents rituels quasi religieux. Sur scène, le comédien Solal Bouloudnine, avec pour seul partenaire le guitariste Jean-Marc Montera, incarne avec beaucoup de talent et de générosité tous les personnages de ce « théâtre-récit ». Et relève le défi de nous tenir en haleine pendant 90 minutes, dans une langue « ultra-rythmique » fortement évocatrice, jusqu’à la délivrance finale (l’Italie gagnera finalement sur le score de 3 à 2 et sera championne du monde quelques jours plus tard).
Ce spectacle, créé par la compagnie Tandaim et mis en scène par Alexandra Tobelaim, a déjà été joué plus de 150 fois et continue d’aller à la rencontre de tous les publics. Que vous soyez « footeux » ou pas, vous passerez un très bon moment ! Et pour tous les tifosi, je ne peux m’empêcher d’associer les visuels aux mots en diffusant quelques images…d’un certain Italie-Brésil 1982…Italia, sara sempre nel mio cuore.
Signé Elisabeth
Le Carreau du Temple, 4 rue Eugnène Puller, 75003 Paris
Samedi 9 juillet à 19h30
Crédits photos : Compagnie Tandaim / Gabrielle Voinot / Olivier Thomas