
♥♥♥ Le roi Basile d’une Pologne imaginaire a lu dans les astres que son fils prince héritier Sigismond deviendrait un tyran sanguinaire. La mort de sa femme en couches venant confirmer ses craintes, il prend la décision d’enfermer l’enfant dès sa naissance, et de cacher son existence. Le jeune homme grandit enchaîné dans une tournée auprès de Clothalde, son précepteur, en ignorant tout de sa lignée. Plusieurs années et plus tard, Rosaure, jeune femme qui souhaite se venger de l’abandon d’Astolphe, neveu du roi Basile, s’introduit dans la tour et découvre Sigismond. Au même moment Basile, envisageant de remettre la couronne à ses neveu et nièce, Astolphe et Étoile, décide de laisser une chance à son fils : le jeune homme, sous l’effet d’un filtre, s’endormira dans sa prison et se réveillera à la cour. S’il se comporte correctement, il sera roi ; s’il se montre violent et cruel, il retournera dans sa prison où on lui fera croire que tout n’était qu’un rêve. Le jeune homme se laisse dominer par ses pulsions. À son réveil dans la tour, l’impossibilité de distinguer le rêve de la réalité lui ouvre peu à peu la voie d’une réflexion profonde sur la vanité des hommes. Le peuple, réclamant son prince légitime, enjoindra Sigismond à la révolte jusqu’à ce que Basile s’avoue vaincu et que Sigismond, guidé par la sagesse, lui pardonne. « Sigismond envisage à présent la vie comme une succession de rêves, et, ce faisant, prend progressivement conscience du caractère illusoire de l’existence, se livrant à l’un des plus beaux monologues du théâtre européen. »
La Vie est un songe du prolifique dramaturge espagnol du XVIIe siècle Pedro Calderón de la Barca (1635) aborde les questions d’honneur, les luttes de pouvoir et le libre arbitre pour mieux se jouer de l’ambition et du devenir des destinées, des liens qui se nouent et se dénouent. Contemporain de Shakespeare et de Lope de Vega, La vie est un songe, conte à la portée philosophique, est la plus célèbre de ses œuvres. Il « se compose de deux intrigues, se découpe en trois journées, et alterne constamment les tonalités tragiques, comiques, voire épiques. […] Langue de la profusion, de l’abondance, usant de l’adjectif jusqu’au vertige et se réinventant sans cesse, rendant accessoire toute tentative de représentation figurative sur la scène. Je me suis orienté pour cela vers la traduction limpide et si harmonieuse de Céline Zins, poétesse et traductrice disparue en novembre 2024, qui restitue intelligemment toutes les variations rythmiques du texte original. » (Loïc Mobihan) Le phrasé de Céline Zins donne force, élégance et modernité au texte originel. La mise en scène de Loïc Mobihan est créative et émouvante dans des décors d’une grande sobriété mis en lumière par Antoine Duris adroitement. Les comédiens sont justes et pleins d’élan. Le tout laisse une place d’honneur à la grandeur du texte. Plus encore, il nous convainc de ne jamais nous perdre par l’illusion d’un songe et nous invite à vivre pleinement notre existence en vérité.
Le regard d’Isabelle
LA VIE EST UN SONGE
En tournée 2025-2026
Vendredi 7 novembre, 20 h 45 – Centre d’art et de culture de Meudon
Mercredi 19 novembre, 20 h 30 – Théâtre Montansier Versailles
Jeudi 20 novembre, 14 h – Théâtre Montansier Versailles (scolaires)
Jeudi 20 novembre, 20 h 30 – Théâtre Montansier Versailles
Mardi 6 janvier, 20 h 30 – Théâtre de Chartres
Mardi 20 janvier, 20 h – Maison de la culture de Nevers
Mardi 27 janvier, 20 h 30 – Espace Jean-Legendre – Théâtre de Compiègne
Mardi 10 mars, 20 h 30 – Maison des arts du Léman
Durée : 2 h
Crédit / Copyright : ©Jean-Louis Fernandez


