
♥♥ La Dame de pierre, avec ses 90 artistes et 200 bénévoles, nous plonge au cœur du récit légendaire du plus célèbre monument du monde – la cathédrale Notre-Dame de Paris – de l’an 1163, année de la pose de sa première pierre à son terrible incendie le 15 avril 2019.
Cette fresque historique, qui se voudrait être un véritable voyage dans le temps et les époques, nous est contée par nombreux personnages illustres qui ont fait de Notre-Dame de Paris le symbole de l’histoire de la France : Maurice de Sully lance le chantier de sa construction au XIIe siècle ; Louis IX, dit le Saint, y dépose la Couronne d’épines du Christ ; Louis XIII fait le vœu d’offrir une Pietà sculptée par Nicolas Coustou ; les contestateurs de Louis XVI, lors de la Révolution française, la dégradent volontairement ; Victor Hugo et son célèbre roman mettant en scène Esmeralda, Quasimodo et Phoebus lui rend un hommage populaire ; la restauration de l’édifice et le dessin de la flèche par Viollet-le-Duc ; la construction du Grand Orgue par Cavaillé-Coll ; l’éblouissement de Paul Claudel par la beauté de la cathédrale un jour de Noël ; le Te Deum de la Libération en présence du général de Gaulle ; l’incendie du 15 avril 2019 et le sauvetage par les sapeurs-pompiers de Paris ; le chantier de restauration brillamment mené par les nouveaux bâtisseurs.
La Dame de pierre est un bel hommage à cet emblème de la France. Les 490 costumes, le décor monumental représentant les trois portails de Notre-Dame, la galerie des rois et les vitraux, les projections vidéo comme les lumières qui habillent le fond de scène, tous sont somptueux. Côté visuel, c’est splendide, avouons le. Rien de plus et cela est bien regrettable...
Le livret imaginé au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris par Corentin Stemler, comédien bénévole au Puy-du-Fou et auteur de plusieurs pièces de théâtre, est d’une grande pauvreté à l’image des scènes autour de Paul Claudel, Victor Hugo, Cavaillé-Coll… Une seule personne sur scène pendant plusieurs minutes alors qu’il y a 300 personnes en coulisses, quelle béance sur le plateau. D’autres séquences telles que les scènes populaires sur le parvis sont un simple brouillon. Quel dommage que toutes ne soient pas à la hauteur de celle consacrée aux premiers bâtisseurs.
Le texte du narrateur (à la tenue vestimentaire débraillée), débité dans une diction parfois hésitante, ressemble de près à une litanie qui devient rapidement indigeste pour nos oreilles.
La musique de Richard Liegeois (également compositeur du Puy-du-Fou), enregistrée par un orchestre symphonique, est si prégnante qu’elle prend souvent le dessus sur le texte.
Si les bénévoles assurent correctement leurs rôles de figurants, du côté des professionnels, le jeu, les chorégraphies et les chants frôlent l’amateurisme (sauf de rares exceptions).
Pour finir, la mise en scène de Corentin Stemler manque cruellement de rythme et d’action sans doute en raison d’un scénario sans consistance et fort déséquilibré dans l’abord de chaque période.
Au vu du prix des places, le public est en droit d’attendre une qualité professionnelle. Une belle idée ne suffit pas pour faire un bon spectacle à visée populaire.
Le regard d’Isabelle
Palais des Congrès à Paris
2, place de la Porte-Maillot – 75017 Paris
Le samedi 27 septembre 2025 à 15h30 et 17h30.
Puis en tournée dans toute la France https://ladamedepierre.fr/
Durée : 1 h 30





