
♥♥♥♥ Marcel Proust a écrit À la recherche du temps perdu parce que sa maman ne venait pas toujours pour l’embrasser, le soir dans sa chambre, avant de s’endormir. Jean-Jacques Vanier entraîne le public à la recherche des origines de ce monument de la littérature française… et de ses propres souvenirs d’enfance : les gardiennes de moutons du papier peint de sa chambre, son copain Guillaume, la lampe de poche du grenier de sa grand-mère, les bougies du poêlon à fondue savoyarde du père de Guillaume, Yvette Horner et son accordéon, les tables de multiplication (la 7 plus particulièrement), un chauffeur de bus et son véhicule… sans oublier la chère maman du petit Marcel.
« Lire À la recherche du temps perdu n’a jamais été pour moi ni un rêve ni un défi, pas plus qu’escalader l’Everest, et pourtant je pense avoir l’âme d’un aventurier. Et puis un jour, un professeur de théâtre nous dit au milieu de son cours que le plus beau des voyages était le voyage intérieur, qu’il avait l’avantage de ne pas coûter trop cher et que la meilleure agence pour un voyage intérieur était la lecture de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Cette phrase a longtemps résonné (raisonné ?) peut-être parce qu’elle contenait la promesse de la découverte d’un fabuleux trésor, de son propre mystère intérieur. La surprise, c’est que la lecture d’À la recherche s’est avérée être un éverest à gravir… et sans oxygène. Bien des années plus tard, après trois ou quatre tentatives d’ascension de cet éverest, l’idée de ce spectacle est née. Lire À la recherche du temps perdu et faire remonter les souvenirs enfouis, retourner dans ma cour d’école, dans le jardin de ma grand-mère, vers mes premières amours, plonger dans mon enfance par la découverte de celle de Marcel Proust et entraîner le spectateur dans la sienne, dans sa propre cour de récréation. Le spectacle est né de ce manque d’oxygène et d’une question : Pourquoi longtemps ? Pourquoi longtemps Marcel s’est-il couché de bonne heure ? Mon travail a consisté à répondre à cette question sans jamais perdre de vue la nécessité, la priorité, l’obligation et le plaisir de faire rire la salle, d’apporter de la joie et après tout, pourquoi pas, du bonheur. » Pari remporté haut la main par Jean-Jacques Vanier.
Qu’il joue à plusieurs (Du charbon dans les veines de Jean-Philippe Daguerre dans le rôle principal de Sostène – 5 Molières) ou seul en scène, Jean-Jacques Vanier est souvent excellent et rarement en manque d’oxygène. À la recherche de la recherche ne déroge pas de ses habitudes. Cet hommage jubilatoire à Marcel Proust et à tous ses « lecteurs victimes » est aussi irrésistiblement drôle que ce texte littéraire est ardu : une heure vingt minutes d’éclats de rire d’une salle comble, sans doute majoritairement allergique à l’écriture proustienne. Alors pourquoi ne pas y allez, vous aussi, À la recherche de la Recherche au Théâtre du Petit-Chien d’Avignon pour rire de bon cœur à la mémoire de Marcel Proust ?
Le regard d’Isabelle
À LA RECHERCHE DE LA RECHERCHE
Théâtre Le Petit-Chien – 84000 Avignon
Du 5 au 26 juillet 2025, relâche les 8, 15, 22 juillet à 13 h 40
Durée 1 h 20
Crédit Photo Bruno Tocaben

