♥ Céline Caussimon nous emmène dans le monde pénitentiaire (Fresnes, Fleury-Mérogis, Villepinte…) où elle animé une quinzaine d’ateliers d’écriture à partir de l’observation de tableaux de grands maîtres : Van Gogh, Picasso, Basquiat, de la Tour, etc. À sa grande surprise, l’art traverse les murs des prisons et révèle l’humanité des détenus. Ces hommes et ces femmes, elle ne sait pas pourquoi ils ou elles sont là, ni comment ils vont réagir à ses propositions. Au fil des séances, les distances et les préjugées s’effacent. Leurs mots l’interpellent. « J’ai été bouleversée par ces rencontres improbables et l’acuité de ces regards, bien plus que je ne l’aurais imaginé. J’ai voulu en faire le témoignage. C’est ainsi que ce spectacle est né : raconter comment grâce à l’art, dans ce lieu de violence, on trouve intelligence et humanité. »

Seule-en-scène, avec pour accessoires un vidéoprojecteur, une télécommande, un micro et des feuillets, Céline Caussimon incarne tous les rôles – détenus, surveillants et coordinatrices culturelles – pour revivre ses échanges avec les différents protagonistes. 

En introduction, elle nous avoue ne pas avoir lu l’essai majeur de Michel Foucault Surveiller et punir : Naissance de la prison (éditions Gallimard, 1975). Mieux connaître l’historique de la création des prisons lui aurait-elle permit d’écrire un spectacle avec plus d’élan et de créativité ? Pendant l’heure, tout ronronne. La mise en scène de Sophie Gubri est sans surprise comme la dramaturgie sans rebondissement. L’interprétation des personnages est à minima. Même la mélodie en fond est répétitive. Si les interprétations des détenu(e)s des tableaux retiennent l’attention, il n’y a pas vraiment matière à tirer un spectacle de cette expérience. Une présentation à un colloque rassemblant des éducateurs ou animateurs pénitentiaires aurait mieux convenu. Lire Michel Foucault avant ou après la construction de ce spectacle n’y changera rien.

Le regard d’Isabelle

JE N’AI PAS LU FOUCAULT

Avignon – La Factory – Salle 2- Espace Roseau Teinturiers du 5 au 26 juillet 2025 à 10h – relâche les 8, 15, 22 juillet

Durée 1h

Public : Tout public à partir de 12 ans